Difficultés de la recherche clinique en soins primaires : retour d'expérience du recrutement du groupe témoin de l'étude AMYVID

TitreDifficultés de la recherche clinique en soins primaires : retour d'expérience du recrutement du groupe témoin de l'étude AMYVID
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursGenest Benoît
DirecteursDubée Vincent
Année2024
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/14000760/2024MCEM18075/fichier/18075F.pdf
Mots-cléséchec de recrutement, médecine générale, recherche, soins primaires
Résumé

Introduction : le but de l’étude AMYVID était d’évaluer l’impact de l’amygdalectomie et de l’adénoïdectomie sur la gravité des infections COVID-19, en comparant deux cohortes de patients : un groupe témoin recruté en soins primaires ayant présenté un COVID-19 sans gravité, et un groupe de patients hospitalisés pour COVID-19.

Matériels et Méthodes : nous avons conduit pour le recrutement du groupe témoin une étude rétrospective multicentrique dans 8 maisons médicales et 10 officines du Maine-et-Loire. Les patients y consultant pour tout motif étaient informés de l’étude par les professionnels de santé et des affiches. Les patients avec antécédent d’infection COVID-19 avant vaccination pouvaient remplir en autonomie un questionnaire papier ou en ligne recherchant ses facteurs de risque de COVID-19 grave, et un antécédent d’amygdalectomie ou adénoïdectomie.

Résultats : 46 questionnaires ont été recueillis pour le groupe témoin entre février 2023 et mars 2024, soit 10,6% du nombre de sujets nécessaires. L’analyse du déroulement de la recherche et la relecture à postériori du protocole ont permis de souligner une procédure de participation simple et rapide pour le patient, mais un défaut important de visibilité de l’étude, probablement imputable à un manque d’expérience, de formation, de motivation des professionnels. Nous avons constaté l’importance particulière dans la recherche en soins primaires d’une procédure de ciblage de la population d’intérêt pour l’étude au sein d’une population non sélectionnée, et la nécessité de la prise en compte des besoins supplémentaires de temps et de personnel pour s’adapter à cet environnement de soins bien spécifique.

Conclusion : la recherche en soins primaires en France progresse, mais les projets initiés dans ce contexte peuvent rencontrer des difficultés dans leur aboutissement. Elle a tout intérêt à être conduite par des professionnels formés du secteur qui connaissent l’environnement et les besoins spécifiques des soins primaires. Un renforcement de la formation des internes en médecine générale à la recherche, un investissement économique pour structurer des réseaux, faciliter l’utilisation des données collectées en soins primaires, financer les projets de recherche, et une volonté politique d’impulsion d’une culture de la recherche en soins primaires peuvent contribuer à son développement.

Résumé en anglais

Introduction : the aim of AMYVID study was to evaluate the impact of tonsillectomy and adenoidectomy on COVID-19 severity, comparing a control group recruited in primary care of patients with nonsevere COVID-19 and a case group of patients hospitalized with severe COVID-19.

Materials and methods : to recruit the control group, we conducted a multicenter retrospective study in 8 medical centers and 10 pharmacies in Maine-et-Loire. Patients consulting for any reason in these centers were informed of the study by health professionals and posters. Patients with a history of COVID-19 infection before vaccination could independently complete a paper or online questionnaire asking for risk factors for severe COVID-19, and history of tonsillectomy or adenoidectomy.

Results : 46 questionnaires were collected for the control group between February 2023 and March 2024, representing 10.6% of the calculated NNT. The analysis of the progress of the research and a retrospective reading of the protocol made us highlight a simple and rapid participation procedure for the patient, but a significant lack of visibility of the study, probably attributable to a lack of experience, training, motivation of professionals. We noted in primary care research the need of having a targeting procedure to narrow the population of interest for study among an unselected population, and considering the additional needs of time and staff to fit in this specific care environment.

Conclusion : primary care research is progressing in France but may encounter difficulties in completing the projects initiated. It benefits from being conducted by trained professionals who are familiar with the environment and the specific needs of primary care. A better research training for general practitioner residents, an economic investment to structure networks, facilitate the use of data collected in primary care, finance research projects, and a political will to encourage a research culture in primary care can contribute to its development.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages80
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2024-07-11
EditeurUniversité d'Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2024ANGE083M