Entre persécution et tolérance, moines et monastères catholiques en Afrique vandale (429-533)

TitreEntre persécution et tolérance, moines et monastères catholiques en Afrique vandale (429-533)
TypeMémoire
AuteursSchneider Jean
DirecteursBlaudeau Philippe, Ortiz Pierre-Henri
Année2024
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/19012581/2024HMHCP17880/fichier/17880F.pdf
Mots-clésafrique, persécution, vandales
Date de soutenance2024-06-20
Résumé

Le royaume vandale a la particularité, parmi les gouvernements barbares de la fin de l’antiquité, d’être réputé comme étant un État persécuteur et sanguinaire. En ce domaine, de nombreux travaux ont traité, depuis des dizaines d’années, des difficultés subies par l’épiscopat catholique africain. Cependant, un groupe d’individus n’a pas été pleinement représenté dans ces recherches : les moines catholiques. Ces derniers n’ont effectivement pas été les adversaires principaux du gouvernement Hasding, qui préfère concentrer ses forces, conjointement avec l’Église arienne, contre la hiérarchie ecclésiastique catholique. Malgré cela, les moines n’ont pas été épargnés par les violences de leurs nouveaux maîtres. Ils ont pu ponctuellement subir des expropriations, des exils, et même des exécutions. Lors de la migration vandale, les établissements monastiques sont pillés et leurs occupants massacrés. Il s’en suit alors une domination d’un siècle, où la religion catholique a été uniquement tolérée, voir pratiquement prohibée sous le règne d’Hunéric. Concevoir la vigueur monastique à cette période, et les liens qu’entretiennent les moines avec les rois vandales, permet de comprendre comment cette institution catholique a pu survivre à l’ « enfer vandale », pour reprendre les termes de Christian Courtois. En parallèle de leurs interactions avec l’État vandale, les moines se retrouvent en première ligne face aux incursions maures et aux tortures organisées par l’Église arienne. Pourtant, après la libération de l’Afrique par Bélisaire en 533, le monachisme catholique africain n’a jamais été aussi établi. Les moines ont pu compter sur de solides liens avec d’autres communautés monastiques ainsi qu’avec les fidèles. Le statut ambivalent des monastères a permis la création, grâce à des figures comme Fulgence, de nombreux établissements monastiques partout en Afrique. Le décès d’Augustin ne marque donc pas la fin des monastères catholiques africain : ces derniers survivent pendant un siècle, se complexifiant et se multipliant, avant d’être l’une des entités religieuses les plus importantes de l’Afrique byzantine.

Résumé en anglais

The Vandal kingdom has the particularity, among the barbaric governments of late Antiquity, of being reputed as a persecutor and bloodthirsty state. In this area, many studies dealt, for decades, with the difficulties suffered by the African Catholic episcopate. However, a group of individuals was not fully represented in this research: Catholic monks. They were not the main opponents of the Hasding government, which preferred to concentrate its forces, jointly with the Arian Church, against the Catholic ecclesiastical hierarchy. Despite this, the monks were not spared by the violence of their new masters. They may have occasionally suffered expropriations, exiles, and even executions. During the vandal migration, the monastic settlements were looted, and their occupants massacred. There followed a century-long domination, during which the Catholic religion was only tolerated, or occasionally prohibited under the reign of Huneric. Conceiving the monastic vigour at that time, and the links that the monks maintain with the vandal kings, may help us understand how this Catholic institution was able to survive the “Vandal hell”, following the words of Christian Courtois. In parallel to their interactions with the Vandal state, the monks find themselves in the front line of the Moorish incursions and tortures organized by the Arian Church. Yet, after the liberation of Africa by Belisarius in 533, African Catholic monasticism has never been so established. The monks were able to count on strong links with other monastic communities as well as with the faithful. The ambivalent status of monasteries allowed the creation, thanks to figures like Fulgence, of many monastic establishments throughout Africa. Augustine’s death therefore did not mark the end of African Catholic monasteries: they survived for a century, becoming more complex and multiplying, before being one of the most important religious entities in Byzantine Africa.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages276
Diplôme

Master Histoire, Civilisations, Patrimoine

EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR de Lettres, Langues et Sciences Humaines