Les dépistages organisés des cancers : avis de professionnels intervenant auprès des populations précaires

TitreLes dépistages organisés des cancers : avis de professionnels intervenant auprès des populations précaires
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursBernardeau Chloe
DirecteursAngoulvant Cécile
Année2024
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/92011946/2024MCEM17625/fichier/17625F.pdf
Mots-clésAller vers, cancer colorectal, cancer du col de l’utérus, cancer du sein, dépistages des cancers, populations précaires
Résumé

INTRODUCTION : comme toutes les pathologies, le cancer induit des inégalités sociales de santé. Même si l’instauration des dépistages organisés des cancers du sein, colorectal et du col de l’utérus ont permis une réduction des inégalités, des disparités persistent et notamment dans les populations défavorisées socio économiquement. Par manque de disponibilité principalement, le médecin généraliste ne peut pas porter seul lapromotion des dépistages dans ces populations. L’objectif de ce travail était de recueillir l’avis d’un panel de professionnels intervenant auprès des populations précaires sur les dépistages organisés.

MATERIEL ET METHODE : étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés. Recensement initial par mail puis recrutement par effet boule de neige avec échantillonnage en variation maximale. Double codage, triangulation et analyse des données dans une approche inspirée de la théorisation ancrée. Analyse au fil de l’eau jusqu’à suffisance des données.

RESULTATS : 7 entretiens, de 51 minutes en moyenne ont été réalisés. L’accès au dépistage pour les populations précaires était limité selon les interrogés par de nombreux freins et représentations. Un aller vers psychique et physique était nécessaire pour se rapprocher de leurs préoccupations et lever ces barrières. Cela passait par des « pairs », par le médecin généraliste dont le rôle central a été rappelé, mais également par d’autres professionnels tels que les médiateurs en santé, les travailleurs sociaux, les infirmières ou les pharmaciens. La nécessité d’un partenariat entre les professionnels pour permettre une prise en charge globale du patient était rappelée. Une intervention humaine était nécessaire pour potentialiser les effets des campagnes médiatiques ou du courrier d’invitation. Ce dernier nécessitait des adaptations. Un envoi de convocation était proposé pour faciliter l’accès à la mammographie, la réalisation d’auto-prélèvements pour favoriser l’accès au frottis et la réalisation du test Hémoccult en laboratoire pour simplifier sa réalisation.

CONCLUSION : l’accompagnement d’humain à humain, et particulièrement des hommes, était incontournable pour permettre l’accès au dépistage des populations précaires et potentialiser l’effet des mesures déjà existantes. Un travail pluriprofessionnel autour du patient incluant le secteur social et une adaptation de la forme actuelle des dépistages semble nécessaire pour favoriser leur participation, et notamment celui du cancer colorectal.

Résumé en anglais

INTRODUCTION : like all diseases, cancer is associated with social inequalities in health. Although the introduction of organized screening for breast, colorectal and cervical cancers has helped reduce inequalities, disparities persist, particularly in low-income populations. Mainly due to the lack of availability, general practitioners (GP) are unable to promote screening in these populations on their own. The aim of this study was to gather the views of a panel of professionals working with vulnerable populations on organized screening.

METHODS : qualitative study by semidirected interviews. Initial census by e-mail then recruiting by snowball effect with maximal variation sampling. Double coding, triangulation of data and inductive analysis according to an anchored theorization. Ongoing analysis until sufficient date was available.

RESULTS : 7 interviews were conducted, lasting an average of 51 minutes. Access to screening for low-income populations was limited by many barriers and perceptions. A psychological and physical outreach was needed to get closer to their concerns and remove these barriers. This involved by “peers”, by GPs whose central role was reminded, but also other other professionals such as patient-navigators, social workers, nurses, and pharmacists. The necessity of a partnership between professionals to allow comprehensive care was reminded. Human intervention was needed to maximize the effects of media campaigns and invitations. The latter required adaptation. It was suggested that convocations should be sent out to facilitate access to mammography, that self-sampling should be carried out to encourage access to smear tests and that Hemoccult test should be carried out in the laboratory to simplify the procedure.

CONCLUSION : people-to-people support, particularly for men, was essential to ensure access to screening for low-income populations and to maximize the impact of existing measures. Multiprofessional work around the patient, including the social sector, and an adaptation of the current form of screening seem necessary to encourage their participation, particularly in colorectal cancer screening.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages64
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2024-02-20
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2024ANGE022M