Introduction : l’adressage personnalisé des médecins généralistes (MG) peut amener à adresser des patients trop tôt ou trop tard au néphrologue. Cette revue a pour objectif de faire le point sur les recommandations d’adressage en France et à l’étranger, de les comparer avec celles de la Haute Autorité de Santé (HAS) dans le but d’affiner la prise de décision des MG pour adresser le patient au néphrologue dans le temps optimal.
Méthodes : les bases de données de PUBMED, SUDOC, GOOGLE SCHOOLAR et HAS ont été utilisées. Les études françaises et anglaises publiées entre le 1er janvier 2012 au 31 décembre 2022 ont été prises en compte, concernant les adultes de plus de 18 ans porteur d’une maladie rénale chronique. La synthèse narrative a été utilisé pour analyser les résultats en se focalisant sur la récurrence des critères et les modalités d’adressage, puis se terminant par une fiche de synthèse.
Résultats : 9 articles ont été retenus sur 576. Il y avait 26 critères d’adressage différents. L’analyse a permis de déterminer des critères récurrents et complémentaires à ceux de la HAS : le rapport albuminurie/créatininurie sur un échantillon d’urine (seul critère de la HAS exprimé dans toutes les autres recommandations), l’hypertension artérielle (HTA) résistante non contrôlée, les anomalies du sédiment urinaire et la valeur seuil du débit de filtration glomérulaire (DFG). Il existait 9 critères d’adressage qui ne sont pas pris en compte dans la HAS dont la néphrolithiase récurrente ou étendue. Parmi les critères cités par la HAS, des détails sur les modalités d’adressage ont été apportés par les autres recommandations.
Conclusion : la comparaison des critères d’adressage des pays européens et anglo-saxons à celui de la HAS, a permis d’en affiner certains et d’en déterminer de nouveaux. Une fiche destinée au MG est proposée afin de synthétiser les critères d’adressage. Les critères en rapport avec l’âge âgé du patient étaient peu détaillés. Il serait intéressant de l’étudier.
Introduction : personalized referral by general practitioners (GPs) can lead to patients being referred too early or too late to the nephrologist. The aim of this review is to take stock of referral recommendations in France and abroad, and to compare them with those of the Haute Autorité de Santé (HAS), in order to refine GPs' decision-making to refer patients to the nephrologist in the optimum time.
Methods : PUBMED, SUDOC, GOOGLE SCHOOLAR and HAS databases were used. French and English studies published between January 1, 2012 and December 31, 2022 were considered, concerning adults over 18 years of age with chronic kidney disease. Narrative synthesis was used to analyze the results, focusing on criteria recurrence and referral modalities, and ending with a summary sheet.
Results : 9 articles were retained out of 576, with 26 different referral criteria. The analysis identified criteria that were recurrent and complementary to those of the HAS: the albuminuria/creatininuria ratio on a urine sample (the only HAS criterion expressed in all other recommendations), uncontrolled resistant arterial hypertension (AH), urine sediment abnormalities and the threshold value of the glomerular filtration rate (GFR). There were 9 referral criteria which are not taken into account by the HAS, including recurrent or extensive nephrolithiasis. Among the criteria cited by the HAS, details of referral procedures have been provided by other recommendations.
Conclusion : comparison of referral criteria from European and Anglo-Saxon countries with those of the HAS has enabled us to refine some and identify new ones. A sheet for GPs is proposed to summarize the referral criteria. The criteria relating to the patient's age were not very detailed, and it would be interesting to study them.