Introduction : la lombalgie commune est une plainte très fréquente en population générale, à l’origine de douleurs, incapacité fonctionnelle et répercussions psychosociales, incluant la désinsertion professionnelle. Le modèle biopsychosocial a mis en évidence l’importance de facteurs psychosociaux dans le passage à la chronicité. L’essai clinique CO.LOMB évalue une stratégie de prise en charge des patients lombalgiques, basée sur : la prise en compte des facteurs psycho-sociaux, la rééducation active, le maintien en emploi, la coordination entre les professionnels de santé. L’objectif de cette étude CO.LANCI était de décrire le déploiement de la formation proposée par CO.LOMB, aux professionnels des grappes intervention, ainsi que décrire les caractéristiques de ces professionnels et le contenu réel des formations.
Sujets et Méthodes : CO.LANCI était une étude observationnelle qualitative et quantitative sur les 10 grappes intervention de l’essai clinique CO.LOMB. Les données socio-démographiques, l’évaluation de la satisfaction et les représentations relatives à la prise en charge des patients lombalgiques (questionnaires PABS) ont été recueillies auprès des professionnels avant la formation, puis analysées et comparées. Les données issues des compte-rendus de formation et des observations non participantes des temps de formation en présentiel ont été recueillies, puis analysées selon une approche thématique, et triangulées avec les responsables de l’étude.
Résultats : le nombre attendu de participants dans chaque grappe a été atteint. Les professionnels présentaient une certaine homogénéité en termes d’âge, plutôt jeune (plus que la moyenne régionale), d’installation en équipes pluridisciplinaires type MSP, de motivation et investissement importants, intéressés par le sujet qui correspondait à leurs attentes. Leur satisfaction relative à la prise en charge des patients lombalgiques était plutôt modérée (auto-évaluée à 6,24/10, au début de la formation). A propos de l’évaluation des représentations via les questionnaires PABS, il a été retrouvé une différence dans la comparaison entre les grappes, du sous-score biopsychosocial. Concernant le contenu réel de la formation, les 4 axes ont été abordés, dont certains semblaient faire plus consensus : la prise en compte des facteurs psycho-sociaux et la rééducation active, quand d’autres ont été plus discutés et semblaient être moins acquis : le maintien en emploi et la coordination. Des échanges sur la place de l’imagerie ont également émergés. Des difficultés de mise en oeuvre (du côté des professionnels et des patients) ont été mises en évidence, variables en fonction des territoires d’implantation : difficulté d’accès aux soins, délais de rendez-vous, manque de communication, manque de connaissance, d’implication.
Conclusion : l’étude CO.LANCI cherchait à décrire l’implantation de la formation à l’intervention CO.LOMB. Les formations se sont bien déroulées, en adéquation avec les 4 piliers de l’intervention prévus. Il a été toutefois relevé certaines limites de mise en oeuvre de l’intervention à l’essai clinique, qui pourraient en limiter les résultats.