Introduction : la possibilité pour les médecins de prescrire de l’Activité Physique Adaptée (APA) existe depuis 2016. Toutefois cette prescription est encore trop peu réalisée. Si les freins du côté des médecins commencent à être identifiés, la vision des enseignants en APA (EAPA) sur l’APA et sa prescription médicale reste peu étudiée.
Matériels et Méthodes : une étude qualitative basée sur des entretiens semi-dirigés interrogeant douze EAPA dans le secteur d’Angers Loire Métropole a été menée entre février et mai 2023.
Résultats : beaucoup d’EAPA sont jeunes, récemment installés et ont dû se faire connaitre notamment par le bouche à oreille. Ils ont des modes d’exercices variés, réalisent un bilan initial et un suivi adapté au patient. La majorité des patients viennent sans prescription. Celle-ci peut être sollicitée notamment dans les Maisons Sport Santé (MSS) et moins chez ceux ayant une activité indépendante. Cette prescription, lorsqu’elle est présente, est critiquée pour son manque de contenu. Les EAPA souhaiterait qu’elle soit plus détaillée. L’APA permet d’apporter des bénéfices multiples physiques, psychiques et sociaux, avec parfois certains freins à sa pratique comme le mode de vie, le revenu ou la douleur. Une autre problématique mise en avant est l’absence de remboursement par la sécurité sociale. De plus, les EAPA décrivent une méconnaissance globale des médecins concernant la prescription d’APA. Ces derniers sont perçus comme difficiles d’accès et peu d’échanges existent entre les deux professions. D’autres liens pluriprofessionnels existent, notamment dans les MSS, mais ceux exerçant seuls décrivent un sentiment d’isolement. Les EAPA regrettent un manque de reconnaissance. Les solutions évoquées pour y remédier seraient l’obtention d’un statut de professionnels de santé mais surtout une prise en charge de l’APA par la Sécurité sociale.
Conclusion : les EAPA sont convaincus des bénéfices de l’APA mais, malgré les décrets, ils reçoivent peu de prescriptions et ces dernières sont souvent inadaptées. Pour favoriser le développement de la prescription d’APA, les EAPA estiment nécessaire une reconnaissance de leur métier en profession de santé, une prise en charge de la sécurité sociale associée à une formation renforcée des médecins ainsi qu’une majoration des rencontres et échanges.
Introduction : it has been possible for doctors to prescribe Adapted Physical Activity (APA) since 2016. However it is not prescribed very often. Restraints on the doctor’s side are beginning to be identified, whereas the vision of teachers in APA (TAPA) on APA and its medical prescription have been little studied to date.
Materials and Methods : a qualitative study based on semi-structured interviews with twelve TAPA in the Angers Loire Métropole sector was conducted between February and May 2023.
Results : many TAPA are young, recently established in post and mainly known by word of mouth. They have multiple modes of operation and perform an initial assessment with a follow-up adapted to the patient. The majority of patients visit without a prescription. Those who do can be observed in particular in the Maisons Sport Santé (MSS) (Sport Health Clinics) and less among those operating independently. When prescriptions are provided, they lack sufficient detail. TAPA would like them to be more detailed. APA can bring multiple physical, mental and social benefits. However, there are some obstacles to its practice such as lifestyle, income or the patient’s pain level. Another problem highlighted is the lack of reimbursement by social security. In addition, TAPA describe an overall lack of knowledge among physicians regarding the prescription of APA. Physicians are perceived as difficult to access and few exchanges exist between the two professions. Other multi-professional relationships exist, particularly in MSS, but those working alone describe a sense of isolation. TAPA regrets their lack of recognition. The solutions outlined to remedy this would be obtaining a health professional status but especially reimbursement of APA by Social Security.
Conclusion : TAPAs are convinced of the benefits of APA but they receive few prescriptions and the latter are often inadequate. To promote the development of the prescription of APA, TAPA consider better recognition of their status as a health professional necessary as well as reimbursement from social security, combined with enhanced training for doctors aligned with an increase in meetings and exchanges.