Les traumatismes fermés de rate sont fréquents et grevés d’une morbi-mortalité importante. Le traitement non opératoire avec surveillance en soins continus et embolisation est devenu le « gold standard » de la prise en charge de ces patients, appuyé par les recommandations de la SFAR en 2019. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’application et l’impact d’un protocole multidisciplinaire basé sur ces recommandations sur les patients hospitalisés au CHU d’Angers pour traumatisme splénique.
Méthodes : il s’agit d’une étude rétrospective de type « avant / après ». La liste des patients traumatisés spléniques hospitalisés au CHU d’Angers entre le 1/11/2018 et le 30/10/2022 était obtenue à partir du PMSI, les patients ne présentant pas d’autre lésion sévère étaient inclus. Les patients hospitalisés entre le 1/01 et le 30/06/2020 n’étaient pas inclus dans l’analyse principale (période entre la publication des RFE et la mise en place du protocole local). Le critère de jugement principal était la durée d’hospitalisation en soins critiques. Les critères secondaires comprenaient le respect du protocole, l’analyse de la concordance des données scanographiques par rapport à une relecture. Une analyse en sous-groupe sur les patients ayant un traumatisme de rate isolé était prévue, de même qu’une analyse de sensibilité prenant en compte les patients de la période exclue.
Résultats : sur les 198 patients éligibles, 112 étaient exclus, 28 étaient dans le groupe « avant », 49 « après »
(9 étaient ajoutés pour l’analyse de sensibilité). Les groupes étaient similaires à l’admission (âge moyen 38±2,4
ans, 63 (82%) hommes, 25 (32%) traumatismes grade AAST IV/V) . On note un succès du traitement non opératoire de 100% dans nos 2 groupes. La durée d’hospitalisation médiane en soins critiques était significativement diminuée dans le groupe « après » (5 [4 - 6] jours vs 7 [4 - 9] jours, p=0,0005). Le respect du
protocole d’embolisation est meilleur dans le groupe « après » (94% versus 86%, et 100% versus 75% dans le sous-groupe des traumatismes de rate isolés, p=0,007). On ne retrouve pas de ruptures secondaires de rate dans les 2 groupes. Les délais du scanner de réévaluation étaient significativement diminués dans le groupe après (2,7±0,8 jours versus 4,4±0,9 jours, p<0,0001).
Conclusion : le protocole de prise en charge des traumatismes spléniques semble appliqué et est associé à une
diminution de la durée de séjour en soins critiques et du délai de réalisation du scanner de contrôle, sans impacter le devenir des patients.
Blunt trauma to the spleen is common and associated with high morbidity and mortality. Non-operative treatment with continuous care monitoring and embolization has become the "gold standard" for the management of these patients, supported by the 2019 SFAR recommendations. The aim of our study is to evaluate the application and impact of a multidisciplinary protocol based on these recommendations on patients hospitalized at Angers University Hospital for splenic trauma.
Methods : this was a retrospective before-and-after study. The list of splenic trauma patients hospitalized at Angers University Hospital between 1/11/2018 and 30/10/2022 was obtained from the PMSI, patients with no other severe injury were included. Patients hospitalized between 1/01 and 30/06/2020 were not included in the
main analysis (period between publication of the RFE and implementation of the local protocol). The primary endpoint was length of stay in critical care. Secondary endpoints included compliance with the protocol, and analysis of the concordance of scan data with a review. A subgroup analysis of patients with isolated splenic trauma was planned, as was a sensitivity analysis considering patients from the excluded period.
Results : of the 198 eligible patients, 112 were excluded, 28 were in the "before" group, 49 in the "after" group
(9 were added for sensitivity analysis). Groups were similar on admission (mean age 38±2.4 years, 63 (82%) men, 25 (32%) AAST grade IV/V trauma). Non-operative treatment was 100% successful in our 2 groups. Median length of stay in critical care was significantly reduced in the "after" group (5 [4 - 6] days vs. 7 [4 - 9] days, p=0.0005). Compliance with the embolization protocol was better in the "after" group (94% versus 86%, and 100% versus 75% in the subgroup of isolated spleen trauma, p=0.007). There were no secondary spleen ruptures in either group. Reassessment CT scan times were significantly reduced in the postoperative group (2.7±0.8 days versus 4.4±0.9 days, p<0.0001).
Conclusion : the protocol for the management of splenic trauma appears to have been applied and is associated
with a reduction in the length of stay in critical care and the time taken to perform the follow-up CT scan, without impacting on patient outcome.