Impact du genre dans la prise en charge des valvulopathies mitrales sévères

TitreImpact du genre dans la prise en charge des valvulopathies mitrales sévères
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursTersier Delphine
DirecteursGarcia Gabriel
Année2023
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/19012796/2023ODECV17323/fichier/17323F.pdf
Mots-cléschirurgie mitrale, D.E.S, échographie, Genre, MitraClip®, valvulopathie mitrale
Résumé

Introduction : l’impact du genre dans la prise en charge, chirurgicale ou percutanée, des valvulopathies mitrales sévères est décrit, souvent en défaveur des femmes, notamment en terme de morbi-mortalité.

Sujets et Méthodes : tous les patients ayant bénéficié, du 1er janvier au 31 décembre 2019 au CHU d’Angers, d’une intervention mitrale (chirurgie ou MITRACLIP®), toutes étiologies confondues, ont été inclus. Les données pré-opératoires (cliniques, paracliniques, échographiques), per-opératoires (intervention), post-opératoires (morbi-mortalité intra-hospitalière et à 1 an) ont été récoltées.

Résultats : 89 patients ont été inclus, dont 66 hommes et 23 femmes. Nous n’avons pas retrouvé de différence significative concernant les données cliniques et paracliniques pré-opératoires entre les hommes et les femmes. De même, il n’est pas noté de de différence significative entre les hommes et les femmes sur la morbi-mortalité post-opératoire intra-hospitalière et à 1 an. Les femmes présentent des DTSVG plus petits que les hommes (29.5 mm vs 39 mm, p= 0,008), y compris une fois indexés à la SC (18.8 mm/m2 vs 21,2 mm/m2, p = 0.008). Les DTDVG sont plus faibles chez les femmes que chez les hommes (52.4 mm vs 59.4 mm, p < 0.001), mais similaires une fois indexés à la SC (32.4 mm/m2 vs 32.3 mm/m2). Les femmes bénéficient moins de plastie mitrale que les hommes (64.7% vs 88.9%, p = 0.018) dans le sous-groupe chirurgie, de plus de prothèses mitrales (35.3% vs 11.1%, p = 0.018). Elles représentent seulement 24% des patients du sous-groupe chirurgie et 33% du sous-groupe MITRACLIP®. Seules 6% des femmes bénéficient d’annuloplastie tricuspide associée contre près de 50% des hommes alors qu’il n’y a pas de différence significative selon le genre sur la sévérité de l’IT en pré-opératoire. Les femmes présentent davantage de calcifications mitrales (30.45% vs 3.03%, p = 0.011), de rétrécissements mitraux (21.7% vs 3.03%, p = 0.010) et d’étiologie rhumatismale alors que les hommes présentent davantage d’étiologies dégénératives et secondaires (p = 0.011).

Conclusion : nous observons des différences selon le genre concernant l’étiologie, l’anatomie et la prise en charge chez les patients avec intervention mitrale. Des études complémentaires sont nécessaires afin de mieux appréhender les différences propres à chaque genre. L’indexation des paramètres échographiques à la surface corporelle et au genre semble nécessaire.

Résumé en anglais

Introduction : the impact of gender in the management of severe mitral valve diseases, either through surgical or percutaneous interventions, has been described, often highlighting potential disparities against women, particularly in terms of morbidity and mortality.

Subjects and Methods : all patients who underwent mitral valve interventions (surgery or MITRACLIP®) for various etiologies at CHU d’Angers between January 1st and December 31st, 2019 were included. Preoperative (clinical, paraclinical, and echocardiographic), intraoperative (procedure-related), and postoperative (in-hospital and one-year morbi-mortality) data were collected.

Results : a total of 89 patients were included, comprising 66 males and 23 females. No significant differences were found in preoperative clinical and paraclinical data between men and women. Similarly, no significant differences in in-hospital and one-year postoperative morbi-mortality were noted between genders. Women presented smaller left ventricular end-systolic diameters (LVESD) compared to men (29.5 mm vs 39 mm, p=0.008), including when indexed to body surface area (18.8 mm/m2 vs 21.2 mm/m2, p=0.008). Left ventricular end-diastolic diameters (LVEDD) were smaller in women compared to men (52.4 mm vs 59.4 mm, p<0.001), but similar when indexed to body surface area (32.4 mm/m2 vs 32.3 mm/m2). Women underwent mitral repair less frequently than men (64.7% vs 88.9%, p=0.018) in the surgery subgroup, and received more mitral prostheses (35.3% vs 11.1%, p=0.018). Women constituted only 24% of the surgery subgroup and 33% of the MITRACLIP® subgroup. Only 6% of women underwent associated tricuspid annuloplasty, in contrast to nearly 50% of men, despite no significant gender-based difference in preoperative tricuspid insufficiency severity. Women presented more mitral calcifications (30.45% vs 3.03%, p=0.011), mitral stenosis (21.7% vs 3.03%, p=0.010), and rheumatic etiology, while men presented more degenerative and secondary etiologies (p=0.011).

Conclusion : gender-related differences are observed in etiology, anatomy, and management among patients undergoing mitral interventions. Further studies are required to better understand gender-specific distinctions. Indexing echocardiographic parameters to body surface area and gender appears necessary.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages60
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2023-09-21
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2023ANGE113M