La coordination des pharmaciens d’officines avec les médecins de ville et urgentistes hospitaliers durant la crise sanitaire de Covid-19 a fait sens car, en traitant les malades les moins symptomatiques en officine ils ont libéré du temps aux médecins pour ceux gravement atteints. Le pharmacien endossait momentanément ce rôle auprès des patients que les politiques de santé lui destinent depuis 2019 au sein du système de soins. Cependant cette opportunité pour la profession se heurte au contexte tendu des officines : le désintérêt des étudiants pour les études de pharmacie préfigure une pénurie de personnels officinaux, le numerus apertus de la réforme des études de santé accroit donc inutilement le nombre de places en facultés de pharmacie, enfin la politique de regroupement des officines en grandes structures rend leur création difficile. Tandis que l’état français, face au manque de soignants propose d’accueillir des étudiants et diplômés étrangers, dont il faut vérifier le niveau de qualification, la Convention pharmaceutique 2022 vient réhausser ce niveau de qualification avec de nouvelles missions de santé publique pour le pharmacien d’officine. Dans ce contexte, les jeunes diplômé(e)s en pharmacie officinale, majoritairement féminines, sont donc recherché(e)s par les titulaires aux postes d’adjoint(e)s, mais arrivent mal préparé(e)s dans des officines en sous-effectif où les stages s’avèrent peu formateurs, et devront poursuivre leur développement professionnel tout en exerçant. La mission du jeune diplômé se précise dans le système de soins, mais la valorisation à son juste niveau de compétence et de responsabilité se fait attendre et cela nuit à son attractivité.
The coordination of the pharmacists with general practitioners and hospital emergency doctors during the Covid-19 health crisis made sense because, by treating the least symptomatic patients in pharmacies, they freed up doctors' time for those seriously affected. The pharmacist temporarily took on this role with patients that health policies have assigned to him since 2019 within the healthcare system. However, this opportunity for the profession comes up against the tense context of pharmacies : the disinterest of students in pharmacy studies foreshadows a shortage of pharmacy personnel, the numerus apertus of the reform of health studies therefore unnecessarily increases the number of places in faculties of pharmacy, and finally the policy of grouping pharmacies into large structures makes their creation difficult. While the French state, faced with the lack of caregivers, offers to welcome foreign students and graduates, whose level of qualification must be checked, the 2022 Pharmaceutical Convention raises this level of qualification with new public health missions for the community pharmacist. In this context, young pharmacy graduates, mostly women, are therefore sought after by holders of assistant positions, but arrive ill-prepared in understaffed pharmacies where the internships prove to be not very formative, and will have to continue their professional development while exercising. The mission of the young graduate is becoming clearer in the health care system, but the recognition of its right level of competence and responsibility is long overdue and this undermines its attractiveness.