La pratique généalogique des années 1970 a beaucoup été étudiée comme le point de départ de l’utilisation des archives à des fins généalogiques. Cependant, on oublie une période pourtant fondatrice tant sur le plan généalogique que sur le plan archivistique : la pratique généalogique bourgeoise aux XIXe et XXe siècles. Les nouvelles classes montantes, bourgeoises, s’emparent de cette discipline, se constituant leurs archives familiales et souhaitant justifier leur position sociale par leur descendance. Mais, elles n’en restent pas moins passionnées par l’histoire politique et locale. Elle est amenée à effectuer des recherches dans les services publics d’archives, archives départementales et nationales. C’est ainsi que la généalogie rencontre les archives, et qu’elle devient une passion. Le problème qui se pose est de savoir dans quelle mesure la bourgeoisie, par son emploi amateur de la généalogie, est responsable de l’inscription de celle-ci au sein des services publics d’archives. Y a-t-il un lien entre ce régime généalogique et l’arrivée massive de généalogistes amateurs et débutants dans les services publics d’archives au milieu des années 1970 ?
The genealogical practice of the 1970s has been much studied as the starting point for the use of archives for genealogical purposes. However, what has been overlooked is a founding period for both genealogical and archival genealogy: bourgeois genealogical practice in the 19th and 20th centuries. The new upwardly mobile bourgeois classes embraced this discipline, building up their family archives and wishing to justify their social position through their descendants. But they were no less passionate about local and political history. They are led to carry out research in public archives, both departmental and national. This is how genealogy meets archives, and how it becomes a passion. The problematic statement that arises is to what extent the bourgeoisie, through its amateur use of genealogy, is responsible for its inclusion in public archives. Is there a link between this genealogical regime and the massive influx of amateur and novice genealogists into public archives in the mid-1970s?