Variabilité de l’index de résistance rénal et insuffisance rénale aiguë chez les patients en choc septique : étude NORADIR

L'insuffisance rénale aiguë (IRA) complique environ 50% des chocs septiques et est associée à un mauvais pronostic. L’index de résistance rénal mesuré par échographie Doppler (IR) est utilisé pour prédire la survenue d’une IRA et étudier l'hémodynamique rénale. Mais ses performances statistiques sont limitées par la multiplicité de ses déterminants. Nous avons donc étudié les variations de l’IR en réponse à des variations de PAM, pour neutraliser l'effet de certains déterminants et étudier la vasoréactivité rénale. L’hypothèse était que le rapport ΔIR/ ΔPAM à J1 (différence de valeurs d’IR mesurés à 2 niveaux de PAM divisée par la différence entre ces 2 niveaux de PAM) pourrait mieux prédire la survenue d’une IRA. Il s'agissait d'une étude prospective observationnelle bicentrique. Les patients en choc septique et n'ayant pas d'insuffisance rénale chronique ont été inclus le jour de l’admission en réanimation. Au moins 2 mesures de l’IR étaient réalisées à 2 niveaux de PAM (le plus souvent pendant un relais de seringues de noradrénaline). La fonction rénale était évaluée à J3 (classification AKIN: groupe « pas d’IRA », AKIN 0 et 1, et groupe « IRA », AKIN 2 et 3). Sur les 65 patients inclus, 35 présentaient une IRA à J3. L'IR à J1 était plus élevé dans le groupe « IRA » que dans le groupe « pas d'IRA » (0,73 [0,67-0,78] vs 0,67 [0,59-0,72], p=0,001). En revanche, le rapport ΔIR/ΔPAM n’était pas différent entre les 2 groupes (p=0,915). Un modèle linéaire mixte a montré que l'IR était prédit indépendamment par la fréquence cardiaque (FC), l’IRA à J3, la PAM et la pression pulsée (PP) et que l'IRA à J3 ne modifiait pas les relations entre IR et PAM, IR et PP et IR et FC.