Les facteurs limitant le signalement de maltraitance infantile chez le médecin généraliste

TitreLes facteurs limitant le signalement de maltraitance infantile chez le médecin généraliste
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursPayen Hadrien
DirecteursTessier-Cazeneuve Christine
Année2022
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/16011078/2022MCEM16060/fichier/16060F.pdf
Mots-clésD.E.S, facteur limitant, frein, Maine-et-Loire, Maltraitance infantile, médecin généraliste, Signalement
Résumé

Introduction : la maltraitance infantile est un problème majeur de santé publique avec des répercussions à court, moyen et long terme (morbi-mortalité infantile, troubles psychiatriques et pathologies somatiques, coût financier). La difficulté au recensement épidémiologique entraînerait une nette sous-estimation, malgré une prévalence de la maltraitance infantile estimée à 10%. Le médecin généraliste, médecin de famille, ne réalise que 2 à 5% des signalements. Cette étude a cherché à mettre en avant les facteurs limitant leur signalement de maltraitance infantile.

Matériels et Méthodes : étude qualitative, auprès de douze médecins généralistes du Maine-et-Loire, par entretiens semi-dirigés et analyse inspirée de la théorisation ancrée.

Résultats : il a été évoqué différents facteurs limitants en lien avec l’enfant : être délétère, se projeter en tant que parent, sous-estimer le risque de la maltraitance, ne pas être le premier référent ou le médecin traitant, et d’être peu ou pas concernés. S’y associe les freins liés aux parents : le doute et la peur de signaler à tort, la responsabilité de conséquences vues comme néfastes ; ainsi que des craintes liées au médecin lui-même : la peur de la violence, des représailles (physiques et judiciaires), le malaise dans le dépistage, l’impuissance, l’isolement et la déception dans les démarches et l’absence de retour d’informations.

Discussion et perspectives : cette étude met en évidence les différents freins au signalement de maltraitance infantile rencontrés par le médecin généraliste. Mais il en ressort aussi une réelle volonté d’améliorer la prise en charge de la maltraitance infantile, en faisant évoluer leur pratique. Les médecins généralistes sont des acteurs indispensables au dépistage, au diagnostic et au suivi de la maltraitance infantile. Se posent alors les questions de l’amélioration des échanges entre le médecin et les structures de protection de l’enfance, la problématique de la place du médecin de famille et du suivi de l’agresseur, l’instauration d’un dépistage systématique de la maltraitance infantile, ainsi que l’obligation du signalement. L’idée d’un réseau de soins ambulatoire pluridisciplinaire sans passer par le signalement est une piste à explorer.

Résumé en anglais

Introduction : child abuse is a major public health problem with short-, medium- and long-term repercussions (child morbidity and mortality, psychiatric disorders and somatic pathologies, financial costs). The difficulty in epidemiological census would lead to a clear underestimation, in spite of a prevalence of child abuse estimated at 10%. The general practitioner, the family doctor, only realizes 2 to 5% of reports. This study tried to highlight the factors limiting their reporting of child abuse.

Materials and Methods : qualitative study, with twelve general practitioners in Maine-et-Loire, by semi-directed interviews and analysis inspired by anchored theorization.

Results : various limiting factors were evoked in connection with the child: being deleterious, projecting oneself as a parent, underestimate the risk of maltreatment, not being the first referent or the referring doctor, and to be little or not concerned. Associated with this are brakes related to the parents: doubt and fear of reporting wrongly, responsibility for consequences seen as harmful; as well as fears related to the doctor himself: fear of violence, reprisals (physical and judicial), discomfort in screening, helplessness, isolation and disappointment in the steps and lack of feedback.

Discussion and outlook : this study highlights the various barriers to reporting child maltreatment encountered by the general practitioner. What emerges is a real desire to improve the management of child abuse, by developing their practice despite the presence of undeniable obstacles. General practitioners are essential actors in the detection, diagnosis and follow-up of child abuse. This raises the question of improving exchanges between doctors and child protection structures, the problem of the role of the family doctor and the follow-up of the aggressor, the introduction of systematic screening for child abuse, and the obligation to report. The idea of a multidisciplinary ambulatory care network without reporting is an approach to be explored.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages30
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2022-11-03
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2022ANGE242M