Proust et Cohen historiographes

TitreProust et Cohen historiographes
TypeThèse de doctorat
AuteursDolléans Géraldine
DirecteursAuroy Carole, Schaffner Alain, Chaudier Stéphane, Tadié Jean-Yves, Guermès Sophie, Simon-Nahum Perrine
Année2017
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/20137214/201715998/fichier/15998F.pdf
Mots-cléscohen, diplomatie, Ecole des Annales, historicité, historiographie, intertextualité, mentalité, Proust, rhétorique, sensibilité
Résumé

Les mises en intrigue de l’histoire des romans de Proust et de Cohen offrent une intertextualité très lisible. Ces œuvres opposent d’abord deux régimes d’historicité romanesques. Combray et Céphalonie évoquent le fonctionnement mécanique et passéiste de « sociétés froides », fermées et ritualisées, en apparence préservées du souffle de l’histoire. Loin du « train-train » de ces hétérotopies anachroniques, Balbec et certains salons de Proust, la Société des Nations et les grands hôtels de Cohen, instituent de nouveaux rites en moments fondateurs d’un présent qui couronne des autorités momentanées, oublieuses du passé. Ces œuvres illustrent par ailleurs l’affrontement entre deux régimes d’historiographie. Un régime d’historiographie traditionnel, qui évoque l’Historia magistra vitae et l’histoire positiviste se trouve d’abord disqualifié car les« grands hommes » de l’histoire sont tout aussi compromis que les historiens traditionnels par une rhétorique nationaliste qui débouche sur la guerre. Ces œuvres promeuvent ainsi un régime d’historiographie qui présente une convergence épistémologique frappante avec le renouvellement prôné par l’École des Annales : aux soubresauts superficiels d’une histoire événementielle, diplomatique et militaire, elles préfèrent la mise au jour de structures sociales et mentales, en accordant une nouvelle dignité au corps et aux sensations. Elles décentrent enfin l’écriture de l’histoire, en décrivant des individus stigmatisés, endeuillés ou victimes du non-sens de l’histoire : loin d’une littérature engagée, elles amorcent le basculement vers un régime d’historiographie mémoriel, qui exalte des lieux ou des« non-lieux » de mémoire poétiques.

Résumé en anglais

The way Proust and Cohen narrate history in theirnovels reveal a clear intertextuality. At first, their worksoppose two regimes of fictional historicity. Combray andCéphalonie appear as « cold societies » that are closedand ritualized ; their mechanical functioning seem to bepreserved from History. Far from the daily routine ofthese anachronistic heterotopias, Balbec and Proust’ssalons on the one hand, The League Of Nations andCohen’s luxury hotels on the other hand, create newrites and temporary authorities that are typical of apresentist regime. Furthermore, they illustrate theconfrontation between two regimes of historiography. Atraditional regime of historiography, which both refers tohistoria magistra vitae and positivist history, happens tobe disqualified since « great men » of history are ascompromised as historians because of their nationalistrhetoric that leads to war. The novels then promote aregime of historiography that reveals a strikingepistemological convergence with the renewaladvocated by the Annales School : rather than relatingthe superficial starts of diplomatic, military and factualhistory, they disclose mental and social structures andhighly value bodies and sensations. Finally, they moveoff-centre the writing of history by describing eitherstigmatized and mourning individuals or people who arethe victim of the nonsense of history : far from belongingto socially engaged literature, the novels announce aregime of historiography that is centred on memory andthat exalts new poetic sites of memory.

Langue de rédactionFrançais
Diplôme

Thèse de doctorat

Date de soutenance2017-12-04
EditeurUniversité d'Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

Collège doctoral

personnalisé5

École doctorale Sociétés, Cultures, Echanges (SCE) (Angers)

personnalisé6

Centre Interdisciplinaire de Recherche sur les Patrimoines en Lettres et Langues (Angers)

personnalisé7

Langues et littératures francaises