Exercice en maison et pôle de santé : ressenti des médecins généralistes sur les prises en charges palliatives en ambulatoire. Point de vue des médecins généralistes mayennais.

Introduction : le souhait de mourir à la maison représente plus de 80% de la population générale. Cependant ce souhait n’est pas toujours respecté avec un lien significatif entre la disponibilité du médecin traitant et le décès au domicile. Quatre points sont importants pour le maintien au domicile selon le CNSPFV : la coordination, la formation des professionnels, le dossier médical partagé et l’aide aux aidants. Selon l’APMSL, la création de MSP a pour objectifs de structurer le secteur ambulatoire pour une meilleure coordination entre les professionnels et optimiser les différents parcours de soin en vue d’une amélioration de la qualité des prises en charge. Deux thèses réalisées en Mayenne indiquaient que les freins principaux ressentis aux soins des patients palliatifs sont le manque de disponibilité et le manque de formation. En regard des apports spécifiques apportés par les MSP, permettent-elles de pallier ces freins ?

Objectifs principal : étudier le ressenti des médecins généralistes sur les prises en charge palliatives en ambulatoire dans un exercice en MSP. Secondaires : analyser l’impact ressenti par les médecins mayennais du développement des MSP sur le palliatif ambulatoire, identifier les retombées de la restructuration du système de soins primaires sur les pratiques palliatives.

Méthodes : étude qualitative par entretiens semi-dirigées auprès de 14 médecins généralistes mayennais. Codage et analyse par une approche thématique.

Résultats : les motivations et les avantages d’un exercice en MSP cités par les médecins interrogés semblent coïncider avec les objectifs fixés par l’APMSL en leur apportant un confort d’exercice. Dans leurs pratiques palliatives, les différences de ressentis étaient le reflet de la diversité des profils interrogés, les médecins se sentaient globalement à l’aise avec parfois des difficultés organisationnelles ou émotionnelles. La décision récente d’un accès en pharmacie de ville du MIDAZOLAM suscitait des avis encore partagés. Les médecins interrogés étaient satisfaits de la collaboration avec les structures ressources du département (HAD et EMSP), les prises en charge de qualité et leur disponibilité soulageaient les médecins traitants, bien que des défauts de communication et un effacement de la place du médecin traitant étaient parfois soulevés. Du fait de leur exercice en MSP, les médecins mayennais interrogés dégageaient trois grands apports dans leur pratique palliative : une efficience de soin par un travail renforcé avec les infirmiers de la MSP et l’arrivée des professionnels de la coordination ; l’accès à une procédure collégiale par la pluridisciplinarité de l’exercice ; le soutien de leurs confrères (MSP et structures ressources) par l’échange de ressenti et le partage de décision lors des réunions organisées, évitant ainsi l’isolement du professionnel. Certaines MSP étaient associées à des hôpitaux locaux, les pratiques des médecins concernés en étaient modifiées par l’augmentation du nombre de patients palliatifs suivis, une expertise par la formation spécifique des équipes et l’opportunité d’un staff de soins palliatifs, mais semblaient diminuer les prises en charge ambulatoires, ce dernier point serait à confirmer ou infirmer par une étude quantitative.

Conclusion : L’une des missions de développement des soins palliatifs est d’augmenter les prises en charge de proximité, les résultats de notre étude indiquent qu’un exercice en MSP pourrait être une solution puisqu’il favorise la coordination, la pluridisciplinarité et renforce les liens entre les professionnels. La pratique palliative des médecins mayennais est maîtrisée, l’exercice en MSP apporte soutien moral et organisationnel lors de difficultés.

Diplôme d'État de docteur en médecine

UFR Médecine

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