Place de la phytothérapie dans la douleur chronique : une étude qualitative conduite auprès de médecins généralistes en Mayenne

TitrePlace de la phytothérapie dans la douleur chronique : une étude qualitative conduite auprès de médecins généralistes en Mayenne
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursDali Houria
DirecteursJudalet-Illand Ghislaine
Année2022
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/18012719/2022MCEM14970/fichier/14970F.pdf
Mots-clésDouleur chronique, médecine générale, phytothérapie
Résumé

Introduction En France, 31% de la population adulte souffrent de douleurs chroniques. Elle génère un handicap fonctionnel et un retentissement psychique important et malgré une prise en charge spécialisée certaines douleurs restent rebelles à tous soulagements. Il existe tout un arsenal médicamenteux pour lutter contre la douleur aiguë. En revanche, le clinicien a peu de moyen à sa disposition pour soulager les formes chroniques, l’efficacité des drogues reste modérée et les effets secondaires ne sont pas négligeables. Les médecines alternatives et complémentaires (MAC) sont alors un recours possible pour beaucoup de patients telles que l’ostéopathie, l’acupuncture, la mésothérapie, la magnétothérapie. La phytothérapie est aussi une de ces MAC, elle est de plus en plus utilisées par la population française. Selon une étude menée par la société Ipsos, 41% des français interrogés utilisent des traitements naturels pour se soigner et 75% envisagent d'en utiliser à l'avenir. Dans ce travail de thèse, l’objectif principal était d’étudier le recours à la phytothérapie des médecins généralistes dans le traitement des douleurs chroniques. Les objectifs secondaires étaient de déterminer pour quels types de douleur ils utilisaient la phytothérapie et ce qu’ils pensaient de l’utilisation du cannabidiol dans les douleurs chroniques.

Méthode Nous avons réalisé une étude qualitative inspirée de la théorisation ancrée. Elle a été faite auprès de 9 médecins généralistes exerçant en médecine de ville, lors d’entretiens individuels semi-dirigés. Ces médecins se sont exprimés sur leur pratique et leur opinion concernant la douleur chronique et la phytothérapie.

Résultats D’après les médecins généralistes les douleurs chroniques sont complexes et nécessitent un suivi global et pluriprofessionnel sur le long terme. Il n’utilisent pas de phytothérapie dans le traitements de ces douleurs car ils déplorent l’absence d’efficacité clinique et de preuve d’efficacité mise en évidence dans des études bien menées. Concernant le cannabidiol, ils ne l’ont pas intégré dans leur pratique, ils ne sont pas réfractaires mais estiment qu’il y a encore beaucoup à mettre en place par le régulateur pour que cela se démocratise.

Conclusion et Discussion Bien que les médecins généralistes n’utilisent pas de phytothérapie dans la douleur chronique, ils y trouvent un intérêt dans d’autres indications, notamment l’anxiété et les troubles mineurs du sommeil. De futures travaux pourraient alors aider à déterminer l'intérêt de la phytothérapie à visée anxiolytique et somnifère chez des patients douloureux chroniques.

Résumé en anglais

Introduction In France, 31% of the adult population suffer from chronic pain. It generates a functional disability and a significant psychological impact and despite specialized care, some pain remains resistant to all relief. There is a whole arsenal of drugs to fight against acute pain. On the other hand, the clinician has few means at his disposal to relieve chronic forms, the effectiveness of the drugs remains moderate and the side effects are not negligible. Alternative and complementary medicines (ACMs) are then a possible recourse for many patients such as osteopathy, acupuncture, mesotherapy, magnetotherapy. Phytotherapy is also one of these ACMs, it is increasingly used by the French population. According to a study conducted by the company Ipsos, 41% of French people questioned use natural treatments to heal themselves and 75% plan to use them in the future. In this thesis work, the main objective was to study the use of herbal medicine by general practitioners in the treatment of chronic pain. The secondary objectives were to determine what types of pain they used herbal medicine for and what they thought about the use of cannabidiol in chronic pain.

Method We conducted a qualitative study inspired by grounded theory. It was made with 9 general practitioners, during semi-directed individual interviews. These doctors spoke about their practice and their opinion regarding chronic pain and herbal medicine.

Results According to general practitioners, chronic pain is complex and requires comprehensive and multiprofessional monitoring over the long term. They did not use phytotherapy in the treatment of these pains because they deplored the lack of clinical efficacy and evidence of efficacy demonstrated in wellconducted studies. Regarding cannabidiol, they have not integrated it into their practice, they are not refractory but believe that there is still a lot to be put in place by the regulator for it to be democratized.

Conclusion and Discussion Although general practitioners do not use herbal medicine for chronic pain, they find benefit in other indications, including anxiety and minor sleep disorders. Future work could then help to determine the interest of anxiolytic and soporific herbal medicine in chronic pain patients.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages78
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2022-06-16
EditeurUniversité d'Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2022ANGE105M