L'aménagement défensif pervers face à des angoisses de perte et d'abandon

Ce travail de recherche aborde la situation d’un homme présentant une problématique sexuelle associée à des prises de toxique. Monsieur L. se montre en difficulté sur le plan des affects et recourt à des procédés défensifs tels que le déni ou encore le clivage. Des traumatismes répétés jalonnent son enfance, avec des effractions sur le plan sexuel et de la maltraitance physique, qui ont pu fragiliser son «Moi», qui semble s’être organisé dans une configuration limite, avec des aménagements pervers. Cette solution perverse peut être un moyen de survie, de contourner des souffrances psychiques, des angoisses de perte et d’abandon en maintenant un lien à l’objet de type « anaclitique », fait de domination. Ses scénarios et fantasmes érotiques, teintés de haine et de vengeance, sont mis en acte. Le recours à la sexualité, dans son utilisation « polymorphe », lui permet sur un plan fantasmatique d’asseoir une toute-puissance phallique, en restaurant par là-même un narcissisme fragile. La transgression des limites symboliques qu’il repousse à travers notamment ses conduites à risque vient selon moi, attester de son triomphe sur la mort et sur autrui.