Les intoxications prises en charge en Médecine Intensive Réanimation dans les Pays de la Loire en 2019

TitreLes intoxications prises en charge en Médecine Intensive Réanimation dans les Pays de la Loire en 2019
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursFertray-Allier Camille
DirecteursDeguigne Marie
Année2022
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/15008873/2022MCEM14677/fichier/14677F.pdf
Mots-cléscentre antipoison, intoxication, Médecine intensive réanimation
Résumé

Introduction : les données épidémiologiques concernant les patients admis en service de réanimation pour une intoxication sont pauvres. Afin d’améliorer ces connaissances, un réseau de Toxicovigilance a été mis en place par le Centre Antipoison du CHU d’Angers avec les services de Médecine Intensive Réanimation de la région Pays de la Loire (TOXICOMIR). L’objectif de cette étude est de décrire ces intoxications et de mettre en évidence des facteurs de risque d’intoxication sévère.

Matériels et Méthodes : il s’agit d’une étude épidémiologique, rétrospective et multicentrique réalisée à partir des données du réseau TOXICOMIR. Les cas d’intoxications admis en médecine intensive réanimation du 1er janvier au 31 décembre 2019 ont été inclus. Les données épidémiologiques, anamnestiques, cliniques, thérapeutiques et l’évolution des patients ont été étudiées. Le lien entre la gravité des intoxications (durée d’hospitalisation et mortalité) et les facteurs de risque associés (âge, sexe, antécédent et classe de toxique) a été évalué par régression logistique uni et multivariée.

Résultats : au total 534 cas ont été inclus. L’âge moyen était de 45,5 ans, le sexe ratio était de 1,23. Trois quarts des patients avait un antécédent psychiatrique. La majorité des expositions étaient volontaires (90%), principalement avec des psychotropes (67%). Un tiers des patients avait consommé de l’alcool. Une ventilation mécanique invasive et l’utilisation d’amines vasopressives a été nécessaire chez respectivement 41% et 14% des patients. Deux-tiers avait un score de gravité toxicologique (PSS) ≥2 avec une corrélation statistique avec les scores IGS II recueillis (p<0,0001). Les expositions accidentelles (p< 0,005), les intoxications au lithium (p=0,004) ou par corrosif (p=0,037) et la consommation de champignons (p<0,01) étaient significativement associés à une durée d’hospitalisation plus longue. La mortalité était de 2,2% avec un risque significativement augmenté lors d’exposition à des produits non médicamenteux (corrosifs et champignons (p=0,01)). Après ajustement sur l’âge, le sexe et à la catégorie de toxiques, un âge élevé et l’exposition aux champignons étaient statistiquement lié à une hospitalisation plus longue et à un risque accru de décès (p<0,05).

Conclusion : les intoxications les plus sévères étaient observées dans des circonstances accidentelles et avec des toxiques lésionnels (champignons et corrosifs) mais la grande majorité des intoxications, qui concernent des patients jeunes et souvent avec antécédents psychiatriques, sont liées à des médicaments ingérés volontairement. Les modalités de délivrance et de surveillance des traitements médicamenteux doivent faire l’objet d’une vigilance de la part des médecins généralistes, premiers prescripteurs de psychotropes, toxiques les plus utilisés à visée suicidaire.

Résumé en anglais

Introduction : epidemiological data on patients admitted to intensive care units (ICU) for poisoning are poor. To improve the knowledge, a toxicovigilance network has been set up by the poison control center of the University Hospital of Angers with the ICU of the “Pays de la Loire” region (TOXICOMIR). The objective of the study is to describe these poisonings and to identify risk factors for severe poisoning.

Materials and Methods : this is an epidemiological, retrospective and multicenter study based on data from the TOXICOMIR network. Cases of poisoning admitted in ICU from 1 January to 31 December 2019 have been included. Epidemiological, anamnestic, clinical, therapeutic data and patient outcome were studied. The association between the severity of poisoning (length of hospital stay and mortality) and associated risk factors (age, sex, history and toxicant class) was assessed by uni and multivariate logistic regression.

Results : a total of 534 exposure cases were included. The mean age was 45,5 years, the sex ratio was 1,23. Three-quaters of patients (n=406) had a psychiatric history. The main of exposures was voluntary (90%), principally with psychotropic drugs (67%). One third of the patients had consumed alcohol. Invasive mechanical ventilation and the use of vasopressive amines were required in 41% et 14% of patients respectively. Two-thirds had a poisoning severity score (PSS) ≥ 2 with a statistical correlation with collected IGS II score (p<0,0001). Accidental exposures (p< 0,005), lithium poisoning (p=0,004) or corrosive ingestion (p=0,037) and toxic mushrooms consumption (p<0,01) were significantly associated with longer length of stay. Mortality was 2,2% with a significantly increased risk of exposure to non-drug products (corrosive and toxic mushrooms (p=0,01)). After adjustment for age, sex and toxicant category, higher age and a mushroom poisoning were statistically related to a longer hospitalization and increased risk of death (p<0,05).

Conclusion : the most severe poisonings were observed in accidental circumstances and with lesional toxicants (mushrooms and corrosives) but most of the poisoning, which concern young patients and often with a psychiatric history, were related to drugs ingested voluntarily. General practitioners, who are the primary prescribers of psychotropic drugs, which are the most commonly used drugs for suicidal purposes, must be vigilant about the methods of dispensing and monitoring drug treatments.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages41
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2022-03-03
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2022ANGE048M