Introduction : la ventilation mécanique invasive est un moyen thérapeutique majeur dans la prise en charge des détresses vitales et est pratiquée quotidiennement par le médecin urgentiste. Au-delà de sa mise en place, un des déterminants majeurs de sa réussite est la qualité des réglages de ses paramètres. Ainsi, il est aujourd’hui unanimement admis que les réglages de cette ventilation mécanique doivent être individualisés à chaque patient. Cette adaptation et personnalisation des paramètres ventilatoires repose sur l’analyse physiopathologique et physique des caractéristiques patients, communément appelé mécanique ventilatoire. Si la mesure des paramètres de mécanique ventilatoire fait aujourd’hui partie du quotidien des praticiens en réanimation, nous souhaitons vérifier son utilisation en médecine pré-hospitalière.
Méthode : il s’agit d’une étude rétrospective, observationnelle et monocentrique au sein du SMUR 49 d’Angers. Notre objectif principal est d’observer la prévalence de la réalisation des mesures des paramètres de mécanique ventilatoire, par les praticiens du SMUR 49 d’Angers, chez les patients intubés et ventilés mécaniquement en pré-hospitalier.
Résultats : notre étude observationnelle a été menée du 12 Juillet 2021 au 5 Septembre 2021, au sein du SAMU/SMUR 49 d’Angers. Durant cette période, 740 interventions médicalisées ont été réalisées par le SMUR d’Angers. Parmi celles-ci, 102 patients ont nécessité la mise en place ou la poursuite d’une ventilation mécanique, dont 22 (22/102 ; 21,57%) ont bénéficié de la réalisation de mesures de paramètres de mécanique ventilatoire. On note des disparités entre les interventions primaires, secondaires et tertiaires.
Conclusion : notre étude met en évidence une sous-utilisation globale des techniques de mesure de paramètres de mécanique ventilatoire, permettant pourtant d’optimiser la prise en charge ventilatoire de chaque patient. Nous avons également montré qu’il y avait une hétérogénéité de formation en ventilation mécanique parmi les praticiens urgentistes et que la mise à disposition d’un e-learning permettait partiellement de corriger cette disparité.