La perception des émotions dans la maladie de Huntington : une étude avec des stimuli statiques unimodaux et des stimuli dynamiques multimodaux chez des patients aux stades pré-symptomatique et symptomatique de la maladie.
Titre | La perception des émotions dans la maladie de Huntington : une étude avec des stimuli statiques unimodaux et des stimuli dynamiques multimodaux chez des patients aux stades pré-symptomatique et symptomatique de la maladie. |
Type | Thèse d'exercice : Médecine |
Auteurs | Valadoux Anne-sophie |
Directeurs | Scherer Clarisse |
Année | 2021 |
URL | https://dune.univ-angers.fr/fichiers/18013058/2021MCEM14330/fichier/14330F.pdf |
Mots-clés | Cognition sociale, maladie de Huntington, perception des émotions, pré-symptomatique, STIMULI, stimuli statiques, symptomatique |
Résumé | Introduction : il est établi dans la littérature que la perception des émotions est rapidement déficitaire chez les patients atteints de la maladie de Huntington et ce, même avant l’apparition des symptômes moteurs. Cela dit, la plupart des études réalisées sur cette question ont utilisé des stimuli statiques peu représentatifs des situations de la vie quotidienne. L’objectif principal de notre étude était d’étudier, chez des patients pré symptomatiques et symptomatiques de la maladie de Huntington la perception des émotions faciales en utilisant des stimuli classiques statiques usuels (photographies) et des stimuli dynamiques multimodaux plus réalistes (clips vidéo d’acteurs exprimant des émotions basiques). Méthode : nous avons réalisé une étude sur des données collectées au centre de référence des maladies neurogénétiques du CHU d’Angers entre septembre 2011 et septembre 2013. Résultats : sur les 66 patients inclus, 28 étaient pré-symptomatiques et 38 symptomatiques. Notre travail a principalement montré, en modalité statique, une diminution de la reconnaissance de l’ensemble des émotions négatives (peur, dégoût, colère, tristesse) sans déficit de la reconnaissance des émotions positives (surprise, joie) chez les patients avec MH pré-symptomatique et une altération de la reconnaissance de toutes les émotions sauf de la joie chez les patients avec MH symptomatique. En modalité dynamique, les déficits persistent voire s’accentuent chez les patients symptomatiques. A l’inverse, chez les patients pré symptomatiques la perception des émotions, excepté la peur, se normalise. Conclusion : les déficits de perception des émotions relevés chez les patients atteints de la maladie de Huntington, paraissent dépendre des types de stimuli émotionnels utilisés, l’usage de stimuli dynamiques permettant de moduler positivement (sujets pré-symptomatiques) ou négativement (sujets symptomatiques) l’expression de ces déficits. Deux explications peuvent être avancées pour rendre compte de ces données : (1) l’existence d’une réserve sociocognitive qui s’épuiserait avec l’évolution de la maladie ; (2) l’activation, chez les patients pré-symptomatiques, de circuits neuronaux différents et/ou complémentaires leur permettant de normaliser leur performance dans les situations de perception des émotions les plus réalistes. Avec la diffusion de l’atrophie, ces voies neuronales ne seraient plus fonctionnelles chez les patients symptomatiques. Des études en imagerie cérébrale fonctionnelle pourraient permettre d’étayer ces hypothèses. |
Résumé en anglais | Introduction : it is established in the literature that the emotions recognition is rapidly deficient in patients with Huntington's disease, even before the onset of motor symptoms. However, most of the studies carried out on this question have used static stimuli that are not quite representative of everyday situations. The main objective of our study was to identify the perception of facial emotions in pre-symptomatic and symptomatic patients of Huntington's disease using standard static stimuli (photographs) and more realistic multimodal dynamic stimuli (video clips of actors expressing basic emotions). Methodology : we carried out a study on data collected at the reference center for neurogenetic diseases at Angers University Hospital between September 2011 and September 2013. Results : of the 66 patients included, 28 were pre-symptomatic and 38 symptomatic. Our work has mainly shown, in static modality, a decrease in the recognition of all negative emotions (fear, disgust, anger, sadness) without deficit in the recognition of positive emotions (surprise, happiness) in patients with Pre-symptomatic HD and impaired recognition of all emotions except happiness in patients with symptomatic HD. In dynamic mode, the deficits persist or even become more pronounced in symptomatic patients. Conversely, in pre-symptomatic patients the perception of emotions, except fear, normalizes. Conclusion : the deficits in perception of emotions observed in patients with Huntington's disease appear to depend on the types of emotional stimuli used, the use of dynamic stimuli making it possible to modulate positively (pre-symptomatic subjects) or negatively (symptomatic subjects) the expression of these deficits. Two explanations can be put forward to account for these data: (1) the existence of a cognitive reserve which is depleted with the progression of the disease; (2) the activation, in pre-symptomatic patients, of different and / or complementary neural circuits allowing them to normalize their performance in the most realistic situations of perception of emotions. With the spread of atrophy, these neural pathways would no longer be functional in symptomatic patients. Studies in functional brain imaging could help support these hypotheses. |
Langue de rédaction | Français |
Nb pages | 47 |
Diplôme | Diplôme d'État de docteur en médecine |
Date de soutenance | 2021-10-15 |
Editeur | Université Angers |
Place Published | Angers |
Libellé UFR | UFR Médecine |
Numéro national | 2021ANGE184M |