La maîtrise de stage chez les MSU accueillant les étudiants du deuxième cycle : freins et motivations

Introduction : le seul moyen d’appréhender concrètement la médecine générale dans les études médicales en France avant le choix de spécialité est le stage ambulatoire réalisé durant l’externat grâce aux maîtres de stage impliqués. Il s’agit d’un stage obligatoire mais qui ne peut être effectué par tous les étudiants du fait d’un manque de MSU sur le territoire français. Ce travail avait pour objectif principal d’explorer les freins et les motivations des MSU à recevoir en stage les étudiants du deuxième cycle et pour objectif secondaire de recueillir un retour sur leur expérience en tant que MSU.

Méthode : il s’agissait d’une étude qualitative par analyse thématique de contenu, au moyen d’entretiens individuels semi-dirigés. Un double codage et une triangulation des données était réalisés. L’étude était conçue pour répondre à un maximum de critères de la grille COREQ. Les entretiens étaient anonymisés puis retranscrits dans leur intégralité en respectant le langage oral. L’analyse par théorisation ancrée a permis d’isoler les unités de sens pour les regrouper en thèmes.

Résultats : treize MSU accueillant des étudiants de second cycle, installés en Maine et Loire, Mayenne et Sarthe, ont été interrogés. Les motivations des MSU encadrant les externes dans la subdivision d’Angers étaient nombreuses : désir de transmettre et de continuer à se former mais aussi d’un point de vue plus personnel pour trouver des remplaçants, associés, futurs successeurs et améliorer leurs conditions d’exercice. Certains évoquaient l’intérêt pour la discipline (approche par compétences spécifiques, partage de leur passion), et pour la profession (montrer la réalité du terrain aux étudiants). La facilité des conditions d’accès, le cursus médical du MSU et sa proximité avec le Département de Médecine Générale influençaient directement l’entrée du MSU dans la maîtrise de stage. Des spécificités des MSU encadrant les externes existaient telles que le désir d’ouvrir les études médicales à la médecine de ville, la souplesse dans l’organisation des journées de stage et les modalités de stage compatibles avec le début d’exercice du MG. Les freins retrouvés étaient peu nombreux : l’aspect chronophage, la charge de travail, la nécessité de s’organiser et la crainte d’une mauvaise entente avec l’étudiant. Le vécu général des MSU était positif car les difficultés rencontrées étaient contrebalancées par les bénéfices sur la qualité de la consultation et sur la relation avec le patient. Les MSU mentionnaient le plaisir singulier d’être aux côtés d’étudiants jeunes et ils appréciaient leur rôle pédagogique. Enfin, la fonction de MSU était plus facile au fil des années avec l’expérience.

Conclusion : cette étude apporte des éléments nouveaux de compréhension de la population des MSU accueillant les étudiants du deuxième cycle, représentant une piste supplémentaire pour favoriser leur recrutement.

Diplôme d'État de docteur en médecine

UFR Médecine

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