Introduction : l’hyperhidrose primaire focale (PFH) est une affectation fréquente (5% de la population) qui peut sérieusement affecter la qualité de vie des patients. Les injections intradermiques de toxine botulique A (BTA) en sont un traitement suspensif sûr et efficace. Notre objectif était d’étudier les facteurs prédictifs d’efficacité des injections axillaires de BTA (Dysport®) dans la PFH.
Méthodes : parmi une cohorte de 236 patients suivis pour des injections axillaires de BTA entre 2001 et 2020 pour une PFH sévère, nous avons inclus les patients traités par Dysport® à la dose de 150 unités par aisselle avec une durée de suivi minimale de 3 ans. Nous avons séparé les patients en 2 groupes selon le nombre d’injections reçus : ceux ayant reçu un nombre d’injections ≥ 6 en 3 ans, considérés « mauvais répondeurs » et ceux ayant reçu < 6 injections en 3 ans, considérés « bons répondeurs ». Nous avons décrit et comparé des caractéristiques des patients des 2 groupes puis avons recherché les facteurs associés avec le profil de réponse.
Résultats : 90 patients ont été inclus (62 femmes, âge médian de 29 ans et 12.2% de localisations multiples). Neufs patients ont reçu ≥ 6 injections et 81 patients ont reçu < 6 injections en 3 ans. La durée d’efficacité médiane de la première injection était de 6 mois. La durée d’efficacité de la première injection était statistiquement plus longue chez les patients ayant reçu < 6 injections versus ≥ 6 injections en 3 ans (6 mois versus 3.75 mois ; p=0.04) et elle était associée avec une meilleure réponse thérapeutique en régression logistique univariée (p=0.03). Il n’y avait pas de différence significative avec le sexe féminin, l’âge ou le caractère multifocal en analyses descriptives ou en régression logistique.
Conclusion : lorsque la durée d’efficacité de la première injection est supérieure à 6 mois, le nombre d’injection
des 3 ans suivant était statistiquement inférieur. Si cette valeur n’est pas atteinte, d’autres options thérapeutiques pourrait alors être considérées plus rapidement pour soulager le patient plus efficacement. Les facteurs impliqués dans une mauvaise efficacité primaire des injections ne sont pas connus et méritent d’être explorés.
Introduction : primary focal hyperhidrosis (PFH) is a frequent condition (estimated prevalence 5%) which can
seriously affect the quality of life of patients. Intradermal injections of botulinum toxin A (BTA) is a safe temporary treatment. The objective was to assess the predictive factors associated with the efficacy of the axillary injections of BTA (Dysport®) in PFH.
Methods : among a cohort of 236 patients followed for axillary injections of BTA between 2001 and 2020 for severe PFH, we included patients treated with Dysport® at a dose of 150 units per armpit with a minimum follow-up period of 3 years. We separated the patients into 2 groups according to the number of injections received in 3 years: those who received ≥ 6 injections in 3 years, considered as ‘bad responders’ and those who received <6 injections in 3 years, considered as ‘good responders’. We described and compared the characteristics of the patients of the 2 groups and then analyzed the factors associated with the response profile.
Results : 90 patients were included (62 women, median age of 29 years and 12.2% of multiple sites). Nine patients received ≥ 6 injections whereas 81 received < 6 injections in 3 years. The median duration of efficacy of the first injection was 6 months. The duration of efficacy of the first injection was statistically longer in patients who received <6 injections versus ≥ 6 injections in 3 years (6 months versus 3.75 months ; p=0.04) and it was associated with a better therapeutic response in univariate logistic regression (p=0.03 ). There was no significant difference with female sex, age, or multifocal PFH with descriptive analysis or logistic regression.
Conclusion : when the duration of efficacy of the first injection is longer than 6 months, the number of injections
for the next 3 years was statistically less. If this value is not reached, other therapeutic options could then be considered more quickly in order to relief to the patient. Additional studies could be pursued in order to study the explanatory factors of a poor primary duration of efficacy of axillary BTA injections.