Inégalités sociales et rapports de domination dans la transition écologique : analyse de la participation des habitant.e·s d’un quartier populaire dans la mise en œuvre d’ateliers par les pouvoirs publics

Le sujet de la transition écologique est une préoccupation majeure portée par les associations, les pouvoirs publics et les citoyen·ne·s afin de lutter contre le changement climatique. À l’échelle d’une agglomération française, nous avons pris part aux “assises de la transition écologique” organisées durant dix mois par les pouvoirs publics dans une démarche participative. Comment les citoyen·ne·s peuvent-ils·elles s’approprier ce concept ? Sommes-nous tous égaux face aux enjeux environnementaux ? Quelles places et quels rôles ont les associations locales ? À partir d’une posture d’observation participante au sein d’un pôle territorial d’une collectivité, nous nous sommes intéressé·e·s à la mise en œuvre d’ateliers sur la transition écologique au sein d’un quartier populaire. Notre recherche s’inscrit dans la discipline sociologique afin d’analyser les rapports sociaux en jeu dans la transition écologique et d’interroger les conflictualités existantes. Les résultats de notre enquête constatent que les ateliers de transition écologique mis en place par les pouvoirs publics reproduisent les inégalités sociales en s’adressant majoritairement aux groupes les mieux dotés en capital économique, culturel et social. Ainsi, le concept de transition écologique est loin d’être neutre. Il s’inscrit dans une construction sociale en faveur des groupes sociaux les mieux dotés et la participation citoyenne, centrale dans les enjeux environnementaux, maintient ces rapports de domination et légitime l’invisibilité des pratiques écologiques des groupes défavorisés.

UFR de Lettres, Langues et Sciences Humaines