Les travaux de recherche sur les faux souvenirs se sont multipliés ces dernières années, et ont conduit les chercheurs à élaborer de nombreux paradigmes expérimentaux spécifiques à leur étude. Jusqu’à présent ces derniers étaient essentiellement étudiés de manière indépendante. Les travaux d’Ost et al. (2013) ont cependant ouvert la voie à de nouveaux travaux portant sur leur étude conjointe. Plusieurs études ont déjà montré l’absence de relation entre les proportions de faux souvenirs produits lors d’une tâche DRM et d’une tâche de désinformation. L’objectif à long terme de la présente recherche est donc de chercher à mettre en relation deux paradigmes produisant le même type de faux souvenirs (i.e. faux souvenirs produits naturellement en opposition à ceux dépendants de suggestions ; Mazonni, 2002) : le paradigme DRM et le phénomène d’extension des limites (i.e. caractérisé par une tendance à extrapoler la structure spatiale d’une scène préalablement perçue ; Intraub & Richardson, 1989). Afin de permettre une mise en relation pertinente des résultats, il semble nécessaire d’harmoniser le matériel des deux paradigmes (i.e. modalité et format). Ce travail a donc pour principal objectif l’élaboration et la validation d’une tâche de DRM imagé (i.e. construite à partir de photographies). Les résultats ont permis de montrer que le DRM imagé permettait une induction de faux souvenirs et que leur proportion ne différait pas de celle induite dans le cadre d’un DRM classique (i.e. utilisation de mots). Les résultats obtenus au paradigme R/K/G ne diffèrent également pas entre les deux tâches de DRM.
Research on false memories has multiplied in recent years and has led researchers to develop numerous experimental paradigms specific to their study. Until now, these were essentially studied independently. However, the work of Ost et al. (2013) has paved the way for new work on their joint study. Several studies have already shown no relationship between the proportions of false memories produced in a DRM task and a misinformation task. Therefore, the long-term objective of the present research is to try to link two paradigms producing the same type of false memories (i.e. false memories produced naturally as opposed to those dependent on suggestions; Mazonni, 2002): the DRM paradigm and the boundary extension phenomenon (i.e. characterized by a tendency to extrapolate the spatial structure of a previously perceived scene; Intraub & Richardson, 1989). In order to allow a relevant relation of the results, it seems necessary to harmonize the material of the two paradigms (i.e. modality and format). The main objective of this work is therefore to develop and validate a pictorial DRM task (i.e. constructed from photographs). The results showed that the imagery DRM allowed the induction of false memories and that their proportion did not differ from the one induced in a classical DRM (i.e. using words). The results obtained in the R/K/G paradigm also did not differ between the two DRM tasks.