La gestion des sols pollués par des éléments traces métalliques (ETM) constitue un enjeu sanitaire mondial, en raison de leurs conséquences néfastes sur l’environnement et la santé humaine. En France, l’ancien bassin minier des Hauts-de-France regroupe un grand nombre de sites pollués et leur remédiation apparaît aujourd’hui comme une priorité régionale. Le phytomanagement, combinant la remédiation des sols pollués par les ETM et la valorisation de la biomasse produite, se place comme une technologie prometteuse. Dans ce contexte, la culture de plantes aromatiques dont la finalité est la distillation d’huiles essentielles (HE), molécules à haute valeur ajoutée, représente une filière innovante pour le phytomanagement. Ces HE, actuellement très étudiées pour leurs propriétés biologiques, pourraient être valorisées dans le domaine de la protection des cultures.
Le but de cette étude était d’évaluer les propriétés antifongiques des HE d’angélique, d’ail et de thuya et des formulations aqueuses d’ail et de thuya in vitro contre les agents phytopathogènes Fusarium culmorum, Fusarium gramiearum, phytophthora infestans et Zymoseptoria tritici, ainsi qu’in vitro et in planta sur Blumeria graminis.
Ces extraits présentent des propriétés antifongiques, inhibant à la fois la croissance fongique et la germination des spores in vitro, dont les effets des HE d’angélique et d’ail sont comparables à ceux d’un fongicide de synthèse. De plus, l’association des formulations de l’HE d’ail, fongicide, et de thuya, fixatrice, permet d’augmenter leurs effets in vitro. De nouvelles formulations biologiques pourraient être réalisées pour maintenir ces effets en modèle in planta et ainsi d’appliquer leurs propriétés à la protection des grandes cultures.
The management of metallic trace element (MTE)-polluted soils is a sanitary stake worldwide, given their harmful consequences on both environmental and human health. In France, the historical mining region of the Hauts-de-France, counts a high number of polluted sites and their management is nowadays a regional-scale priority.
Phytomanagement, associating the remediation MTE-polluted soils with the valorization of the vegetal biomass, is considered as a promising technology. In this context, the cultivation of aromatic plants for essential oils (EO) distillation, high added-value biomolecules, appear as an innovating line for phytomanagement. These EO, currently studied for their biological properties, could be valued in the crop protection field. This study aimed to evaluate the in vitro biological properties of EOs from angelica, garlic and thuja and their formulations, against the major phytopathogens Fusarium culmorum, Fusarium graminearum, Phytophthora infestans and Zymoseptoria tritici, and their in vitro and in planta efficiency against Blumeria graminis. These plant extracts showed antifungal properties, inhibiting fungal growth as well as spores’ germination. We demonstrated that angelica and garlic EOs where as efficient as a synthetic fungicide. Moreover, the combination of garlic and thuja formulations, a fungicide and a volatile-molecules fixator, respectively, increased their in vitro effects. The development of new formulations is still needed to maintain these effects in planta and therefore to allow the application of this treatment for effective crop protection, towards a reduced reliance to synthetic pesticides.