Facteurs favorisant la somnolence au volant. Étude observationnelle rétrospective des patients de la cohorte de l’IRSR (Institut de Recherche en Santé Respiratoire) des Pays de la Loire.

TitreFacteurs favorisant la somnolence au volant. Étude observationnelle rétrospective des patients de la cohorte de l’IRSR (Institut de Recherche en Santé Respiratoire) des Pays de la Loire.
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursBignard Remi
DirecteursMeslier Nicole
Année2021
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/16011081/2021MCEM12938/fichier/12938F.pdf
Mots-clésconduite automobile, score d’epworth, somnolence, syndrome d’apnées du sommeil
Résumé

Introduction : survenant chez près d’un conducteur sur quatre, la somnolence au volant semble être un phénomène courant et ordinaire. Néanmoins elle est la première cause d’accident mortel sur autoroute et est désormais reconnue comme un véritable enjeu de santé publique.

Méthode : étude rétrospective et comparative sur une population de 1014 patients venus consulter au Centre de Médecine du Sommeil du CHU d’Angers entre 2007 et 2017. L’analyse a été réalisée sur la base de données des questionnaires et des enregistrements saisis dans la cohorte Sommeil de l’Institut de Recherche en Santé Respiratoire des Pays de la Loire.

Résultats : la somnolence à la conduite est présente chez 35% des patients. Le syndrome d’apnées du sommeil est retrouvé chez 85% de notre échantillon. Les patients présentant de la somnolence à la conduite étaient plus fréquemment des hommes (p=0.0004), plus jeunes (p=0.0005) que les patients non somnolents. Ils étaient plus souvent en activité professionnelle (p<0.0001). Les travailleurs postés étaient deux fois plus nombreux (15.4%) chez les sujets somnolents que les sujets non somnolent (8.5%, p=0.0027). Leur durée de sommeil était plus courte (p=0.082), avec des éveils répétés (p=0.061) et un allongement de la durée de sommeil les jours non travaillés (p<0.0001). Il n’existait pas de différence entre les patients somnolents au volant et non somnolents sur la présence et la sévérité du syndrome d’apnées du sommeil. L’analyse multivariée montre que les facteurs déterminants de la somnolence à la conduite sont : le genre masculin (OR 1.88, IC95% : 1.32-2.68, p=0.0004), l’activité de cadre ou de profession intellectuelle supérieure (OR 2.74, IC95% : 1.60-4.71, p=0.0003), une moindre durée de sommeil (OR 2.20, IC95% : 1.09-4.45, p=0.0280), avec des éveils répétés (OR 1.60, IC95% : 1.11-2.29, p=0.0108) et un allongement du temps de sommeil les jours non travaillés (OR 1.47, IC95% : 1.02-2.10, p=0.0363).

Conclusion : afin d’identifier les patients vulnérables à la somnolence au volant, l’auto-déclaration, l’anthropométrie, les éléments socio-économiques et la qualité du sommeil doivent être interrogés. Une attention toute particulière doit être portée chez les travailleurs postés et les conducteurs professionnels chez qui la fréquence des troubles du sommeil est élevée.

Résumé en anglais

Introduction : occurring in nearly one in four drivers, drowsiness at the wheel appears to be a common occurrence. However, it is the leading cause of fatal motorway accidents and is now recognized as a real public health issue.

Method : retrospective and comparative study on a population of 1014 patients who came to consult at the Sleep Medicine Center of the University Hospital of Angers between 2007 and 2017. The analysis was carried out on the database of questionnaires and records entered in the cohort Sleep at the Respiratory Health Research Institute of Pays de la Loire.

Results : drowsiness while driving is present in 35% of patients. Sleep apnea syndrome is found in 85% of our sample. Patients with drowsiness while driving were more frequently male (p = 0.0004), younger (p = 0.0005) than non-drowsy patients. They were more often in professional activity (p <0.0001). Shift workers were twice as numerous (15.4%) among sleepy subjects than non-sleepy subjects (8.5%, p = 0.0027). Their sleep duration was shorter (p = 0.082), with repeated arousals (p = 0.061) and an increase in sleep duration on non-working days (p <0.0001). There was no difference between sleepy driving and non-sleepy patients on the presence and severity of sleep apnea syndrome. Multivariate analysis shows that the determining factors of drowsiness while driving are: male gender (OR 1.88, 95% CI: 1.32-2.68, p = 0.0004), managerial activity or higher intellectual profession (OR 2.74, 95% CI: 1.60-4.71, p = 0.0003), shorter sleep duration (OR 2.20, 95% CI: 1.09-4.45, p = 0.0280), with repeated arousals (OR 1.60, 95% CI: 1.11-2.29, p = 0.0108) and an increase in sleep time on non working days (OR 1.47, 95% CI: 1.02-2.10, p = 0.0363).

Conclusion : in order to identify patients vulnerable to drowsy driving, self-report, anthropometry, socio economic elements and quality of sleep must be questioned. Particular attention should be paid to shift workers and professional drivers in whom the frequency of sleep disturbances is high.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages78
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2021-04-15
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2021ANGE056M