Enquête sur les relations entre l’industrie pharmaceutique et les médecins généralistes, maîtres de stage en ambulatoire, dans la subdivision d’Angers

Introduction : l’état des lieux actuel montre encore de forts liens d’intérêts avec les firmes pharmaceutiques dans les hôpitaux et en ambulatoire (passage des délégués médicaux, enseignements avec repas sponsorisés par l’industrie pharmaceutique, etc). Ainsi, les étudiants en médecine, et donc les futurs médecins généralistes, sont exposés à l’influence des laboratoires. Pourtant, un cadre législatif régit ces relations. Des textes réglementaires pour encadrer ces pratiques voient le jour au fil des années. Notamment, fin 2017, les conférences nationales des Doyens de faculté de médecine et d'odontologie ont rédigé et signé une charte éthique et déontologique destinée à réaffirmer des principes déontologiques et réglementaires afin de préserver l'intégrité professionnelle et scientifique tout au long des études de santé. Cette thèse s’attache à étudier l’exposition des Maîtres de Stage Universitaires (MSU) en médecine générale aux pratiques de l’industrie pharmaceutique et à faire un bilan de l’application de la charte dans la subdivision d’Angers.

Méthodes : étude quantitative, isolée, descriptive et transversale par envoi d’un questionnaire en ligne à l’ensemble des médecins généralistes, maîtres de stage des externes et des internes en stage praticien de niveau 1, en SASPAS, et en SAFE, exerçant dans la subdivision d’Angers, durant la période d’octobre 2019 à décembre 2019.

Résultats : un taux de participation de 47% a été obtenu. La majorité des MSU ne reçoivent pas les délégués médicaux (63,1%). La raison principale pour laquelle les MSU les accueillent est par respect pour leur profession (67,7%). Le rôle pédagogique de la visite médicale n’est pas important pour 52,8% des MSU. Ces derniers sont globalement en accord pour dire que la visite des délégués pharmaceutiques influence la prescription médicale (29,0% “complètement d’accord”, 36,4% “plutôt d’accord”). Concernant la formation à la critique de la promotion pharmaceutique, 74,4% des MSU déclarent n’en avoir jamais bénéficié. Cependant, la moitié des MSU (54,5%) participent à des groupes de pairs et 77,8% sont abonnés à une revue médicale indépendante de l’industrie pharmaceutique. Les MSU participant à un groupe d'échange de pairs reçoivent moins la visite médicale (p= 0,04). Concernant la charte éthique et déontologique, 58% des MSU déclarent en connaître l'existence. L’adhésion au texte est majoritairement favorable (54,5% “complètement d’accord”, 30,1% “plutôt d’accord”). 55,4% des MSU recevant les laboratoires demandent à leur étudiant s’il souhaite assister à la visite et 26,2% refusent qu’il y participe.

Conclusion : les MSU de la subdivision d’Angers sont majoritairement indépendants des laboratoires pharmaceutiques. Seule la moitié des MSU connait la charte éthique et déontologique signée par la faculté de médecine d’Angers. Par conséquent, une nouvelle diffusion de cette charte auprès des MSU pourrait être bénéfique.

Diplôme d'État de docteur en médecine

UFR Médecine

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