INTRODUCTION : la prise en charge diagnostique de la dyspnée aigue aux urgences est complexe et repose sur de multiples outils paracliniques. L’échographie pleuropulmonaire est quotidiennement utilisée et enseignée aux nouvelles générations d’urgentistes sur patient sain et au lit du malade. L’enseignement par simulateur échographique semble être une alternative prometteuse mais est sous-utilisé. L’objectif de ce travail est de comparer deux stratégies d’apprentissage de l’échographie pleuropulmonaire dans la prise en charge diagnostique de la dyspnée aiguë : un apprentissage sur simulateur électronique versus un apprentissage sur patient.
MATÉRIELS ET MÉTHODES : cette étude descriptive a inclus vingt internes de DESMU et DESCMU. Ils ont bénéficié d’une formation commune multimodale puis ont été évalués sur un même cas de simulation. Puis 10 internes ont suivi un apprentissage sur simulateur électronique et 10 internes par compagnonnage au lit du malade. Ils étaient ensuite évalués à 2 mois puis 3 mois (ancrage) de leurs formations spécifiques. Une note de compétence échographique, un pourcentage de certitude et un temps de réalisation sont obtenus à chaque évaluations.
RÉSULTATS : l’apprentissage sur simulateur permet une meilleure recherche d’images de référence avec une progression médiane des notes supérieure à 2 mois (p-value 0,048). Les notes sont supérieures à 2 mois (p-value 0,076) et à 3 mois (p-value 0,042). Nous n’avons pas mis en évidence de gain de temps de réalisation ni d’amélioration significative de la confiance par apprentissage électronique. Le simulateur permet une progression plus rapide des notes à la phase initiale mais des courbes d’apprentissage des temps et certitudes comparables au bras compagnonnage.
CONCLUSION : l’apprentissage de l’échographie pleuropulmonaire par simulateur permet le développement rapide de meilleures compétences échographiques chez les internes de médecine d’urgence par rapport à un apprentissage par compagnonnage aux urgences, sans que nous n’ayons pu montrer de différences statistiquement significatives sur le temps de réalisation échographique ou le pourcentage de certitude diagnostique. De plus le simulateur épargne du temps formateur et permet une formation plus rapide. La démocratisation de cet outil novateur semble nécessaire.
BACKGROUND : diagnostic management of acute dyspnea in emergency department is complex and relies on many paraclinical tools. Lung ultrasound is daily used and taught to emergency medical practitioner students. This learning is based on healthy patients or in patients’ beds. Ultrasound simulator training seems to be a good alternative but always underutilized. The aim of this study is to compare two lung ultrasound learning strategies in diagnostic management: electronic simulator learning versus patient learning
METHODS : this descriptive study included twenty DESC and DESMU emergency students. They benefited from a common multimodal training and were evaluated on the same case of simulation. Then ten students followed an electronic simulator training and ten students a companionship training over real patients. They were evaluated at 2 and 3 months (anchorage) after the beginning of their initial specific learnings. An ultrasound score, a certainty percentage and a realization’s time were obtained for each evaluation.
RESULTS : simulator learning allows a better search for reference images with a superior median progression of ultrasound scores at two months (p-value 0,048). Scores are superiors at 2 months (p-value 0,076) and 3 months (p-value 0,042). We did not demonstrate any time decrease or significant improvement in certainty percentage. The simulator allows a faster progression of notes in the initial phase but time learning curves and certainties curves comparable to the companionship learning.
CONCLUSION : lung ultrasound training by electronic simulator allows the rapid development of better ultrasound skills to emergency medical practitioner students compared to companionship learning in emergency department, without being able to show statistically significant differences in realization’s time and certainty percentage. Moreover, the simulator saves trainer time and allows faster training. The democratization of this innovative tool seems necessary.