L'action de formation en situation de travail, un levier pour prendre soin des salariés peu ou pas qualifiés : l'exemple des aides-soignants ou faisant fonction en EHPAD

La loi du 5 septembre 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel a l’ambition de sécuriser les parcours des salariés et particulièrement de soutenir l’inclusion professionnelle et sociale des salariés peu ou pas qualifiés. En parallèle, les établissements de santé sont confrontés à des problématiques de recrutement et de fidélisation des salariés. Les métiers de la santé attirent moins dans un contexte de santé au travail devenu un enjeu de santé publique. Comment prendre soin de ceux qui nous soignent ? Comment fidéliser les professionnels de santé ? Ces questionnements nous ont conduits à nous interroger sur un dispositif d’Action de Formation en Situation de Travail comme levier potentiel pour prendre soin des salariés peu ou pas qualifiés et répondre à la problématique de fidélisation. L’AFEST, reconnu dans la dernière réforme de la formation est un dispositif qui impose quatre étapes dans sa mise en œuvre : l’analyse de la situation de travail, la formation des accompagnateurs, la mise en place de temps réflexifs et d’évaluation. Les salariés peu ou pas qualifiés se forment moins. Les formations initiales sont parfois éloignées des compétences nécessaires en situation de travail réel. Aussi, l’AFEST peut-elle soutenir la confrontation entre le prescrit et le réel ? La réflexivité peut-elle soutenir la professionnalisation des acteurs ? L’AFEST peut-elle être vecteur d’intégration dans l’équipe ? Nous tenterons de répondre à ces questions par une approche clinique du travail et de l’activité guidant dans notre cheminement du prendre soin. La veille documentaire, le contexte d’actualité, les derniers plans nationaux et nos entretiens exploratoires nous permettront d’approfondir notre analyse. Les enquêtes de terrain menées auprès d’agents faisant fonction d’aide-soignant, exerçant en EHPAD et ayant suivi un parcours de formation sur-mesure intégrant une journée de formation en situation de travail, nous permettront de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses. Les conclusions du rapport expérimental AFEST publié le 9 juillet 2018 révélant une « efficacité en termes de développement des compétences » des professionnels et des « bénéfices collatéraux dans l’organisation du travail » seront-elles confirmées par notre étude ? Le dispositif AFEST permettra-t-il aux organisations d’impulser une démarche du prendre soin pour nourrir l’espoir de fidéliser leurs professionnels ?