Toutes des mauvaises femmes, toutes des sorcières

Le corps féminin, au centre des revendications féministes depuis les années 1970, se voit encore aujourd’hui soumis à différentes injonctions sociales maintenant les femmes dans un asservissement constant. Ce contrôle restreint leur plaisir ( le plaisir de manger, le plaisir sexuel, le plaisir de sortir... ) et donc les prive de leur liberté. Ces codes et règles concernent l’apparence du corps dans son ensemble : poids, taille, forme physique, âge, couleur de peau, vêtements, etc. Cependant, certaines femmes tentent de s’émanciper de ces diktats sociétaux et genrés. De nouveaux modèles féminins se multiplient, prônant la diversité des corps et offrant des discours sororales d’empowerment. Internet et les réseaux sociaux étant de bons moyens de diffusion et de communication, de nombreuses influenceuses partagent leurs réflexions féministe sur Instagram ou Youtube. Cet affranchissement passe également par l’utilisation du corps dans des luttes militantes, comme peuvent le faire les Femen en manifestant seins nus ; ou dans l’art féministe avec notamment l’utilisation de la performance. Ces corps hors norme, subversifs, peuvent être qualifiés de féministes. Le corps féministe est multiple, pluriel, et ne peut avoir de définition propre. Ici, nous l’illustrons en abordant la vie et les combats de l’activiste Thérèse Clerc. Son parcours personnel, ses luttes pour la libération des femmes et l’acceptation de l’homosexualité, ainsi que sa vision de la sexualité et de la vieillesse, font d’elle une parfaite incarnation de ce que peut être corps féministe.

UFR de Lettres, Langues et Sciences Humaines