Prévalence des carences en zinc et en fer chez les nourrissons nés de mères opérées d’une chirurgie bariatrique

Introduction : les grossesses après chirurgie bariatrique sont de plus en plus nombreuses. Une augmentation du risque de carences nutritionnelles a été mise en évidence chez le nouveau-né au sang de cordon mais aucune étude n’a évalué l’évolution de ce déficit chez l’enfant au cours des premiers mois de vie. L’objectif principal de cette étude a été d’établir la prévalence des carences en zinc et en fer chez les nourrissons nés de mères opérées d’une chirurgie bariatrique.

Méthodes : il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective monocentrique. Nous avons inclus tous les nourrissons nés au CHU d’Angers, de mères suivies entre décembre 2007 et septembre 2016 dans le service d’endocrinologie pour une grossesse après chirurgie bariatrique, ayant bénéficié avant l’âge de 4 mois d’une consultation pédiatrique avec prélèvement d’un bilan sanguin. Ont été exclus les nourrissons nés de mères porteuses d’un anneau gastrique, les grossesses multiples, les naissances prématurées (avant 37 semaines d’aménorrhée). La carence en zinc a été définie par un taux de zinc plasmatique inférieur à 0,7 mg/l et la carence en fer par un taux d’hémoglobine inférieur à 10 g/dl.

Résultats : l’âge moyen des 132 nourrissons inclus était de 1,8 ± 0,6 mois, le z-score de poids de -0,6 ± 0,9 DS. 10,6% avaient présenté une carence en zinc à la naissance et 1,9% une anémie. Depuis la naissance, 16% des enfants avaient bénéficié d’un allaitement exclusif, 22,9% d’un allaitement maternel partiel et 61,1% d’un allaitement exclusivement artificiel. La prévalence de la carence en zinc chez les nourrissons était de 59,2%, et la prévalence de l’anémie de 22,1%.

Conclusion : notre étude a mis en évidence une forte prévalence de la carence en zinc chez les enfants de mères opérées de chirurgie bariatrique. La prévalence de la carence en fer est importante, mais proche de celle retrouvée dans la population générale. L’évolution et les conséquences de ces carences restent encore à établir.