La Marche Nordique s’inscrit-elle déjà dans la démarche du sport santé ? Etat des lieux dans les clubs des Pays de la Loire

Introduction : la marche nordique est une pratique de marche impliquant les membres supérieurs par le biais de bâtons. Cette activité a déjà démontré ses bienfaits sur la santé, notamment sur le plan cardio-vasculaire, avec un nombre de pratiquants licenciés en France croissant. Par ailleurs, cette dernière décade a vu émerger le concept de « sport-santé ». On pourrait la décrire comme un parcours au sein de la société visant à changer le comportement d’une personne pour l’amener à pratiquer une activité physique (AP) comme un moyen de lutter contre la sédentarité, préserver son capital santé et lutter contre une pathologie. Cette étude réalisant une description des profils médico-socio-démographiques des pratiquants de marche nordique (PMN) en Pays de la Loire s’attache à rechercher si les pratiquants s’inscrivent bien dans la démarche « sport-santé ».

Méthodes : un questionnaire a été adressé via les entraineurs des clubs Ligériens volontaires préalablement sollicités par la Ligue d’athlétisme des Pays de la Loire de Novembre 2018 à Janvier 2019 et retourné de façon anonyme. 503 pratiquants de Marche Nordique de 152 clubs ligériens affiliés à la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) ont répondu à ce questionnaire recueillant des données médico-socio-démographiques et de qualité de vie.

Résultats : peu de pratiquants (18 % de l’échantillon) sont inscrits en Affection Longue Durée (ALD). Seulement 3,6% des PMN réalisent cette activité sur ordonnance médicale. La majeure partie des PMN (97%) pratique la MN dans un but conscient d’amélioration ou maintien de sa santé et 18% des PMN la décrivent comme un moyen de lutte contre une maladie. Les scores de qualité de vie physique et mental (SF-12) sont significativement plus élevés qu’en population générale pour les PMN de plus de 45 ans et de même niveau pour les plus jeunes. En outre, les niveaux du score physique sont équivalents sur les trois sous-groupes d’âge alors qu’ils baissent avec l’accroissement de l’âge dans la population générale ; et les niveaux du score mental sont croissants avec l’âge alors que ceux de la population générale sont stables. Ceci pourrait suggérer un maintien des capacités physiques et un développement de la santé psychique par la marche nordique régulière au cours de la vie, répondant bien au but du concept de « sport-santé », à savoir accroitre la santé par la pratique d’AP régulière. L’accidentologie liée à la pratique révèle peu de traumatismes induits par la MN (0.3 blessures pour 1000 h de pratique). Les lésions micro traumatiques d’overuse syndrome sont finalement minoritaires (39% de blessures) par rapport à ce qui a été publié. Les blessures graves (15 % de fracture/luxation ou rupture tendineuse) sont non négligeables et n’avaient jamais été identifiées de la sorte auparavant. Elles semblent consécutives aux chutes des PMN présentant une certaine fragilité (âge, maladie chronique).

Conclusion : la marche nordique s’inscrit bien dans la démarche « sport-santé » avec de la pratique en prévention primaire, secondaire et tertiaire, en retrouvant notamment des scores de qualité de vie élevés chez les pratiquants. Il reste néanmoins des efforts à réaliser concernant la prescription médicale d’AP chez la population en ALD.

Diplôme d'État de docteur en médecine

UFR médecine

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