Introduction : l’activité physique (AP) est un facteur protecteur du cancer du sein, améliore la qualité de vie et vise à réduire les effets secondaires des traitements oncologiques. L’objectif était d’évaluer l’évolution du niveau d’AP des patientes avant et après leur prise en charge de cancer du sein, afin d’identifier les freins et leviers pour améliorer leur accompagnement.
Méthodes : étude observationnelle, rétrospective et monocentrique menée au Centre Hospitalier du Mans. Un questionnaire en ligne (37 questions), anonyme, a été diffusé à 850 patientes par SMS entre juillet et août 2025. L’analyse statistique était descriptive avec comparaisons par khi² ou test exact de Fisher (p < 0,05).
Résultats : sur 128 patientes répondantes, près de 75% ont repris une AP après leur prise en charge, mais avec une intensité et une régularité moindre qu’avant la maladie. On observait une redistribution des pratiques vers des AP plus accessibles telles que la marche, le vélo, le yoga ou le fitness. La mastectomie, la reconstruction, le curage axillaire et la chimiothérapie étaient davantage associées à la fatigue et aux douleurs post-opératoires. Ces symptômes, associés à la prise de poids, constituaient les principaux freins à la reprise. Près de 90% des patientes se déclaraient favorables à un programme structuré d’accompagnement.
Conclusion : la reprise d’AP après un cancer du sein reste fréquente mais limitée en intensité. Un accompagnement précoce, structuré et intégré au parcours de soins apparaît nécessaire pour favoriser une pratique régulière et durable, avec un bénéfice attendu sur la qualité de vie et la prévention des rechutes. La mise en place de dispositifs simples et accessibles au niveau local pourrait représenter une première étape avant le développement de programmes pluridisciplinaires complets.
Background : physical activity (PA) is a major protective factor against breast cancer, improving quality of life and helping to reduce the side effects of oncological treatments. The objective was to assess the evolution of PA levels before and after breast cancer management, in order to identify barriers and facilitators to improve patient support.
Methods : we conducted a retrospective, monocentric, observational study at Le Mans Hospital. An anonymous online questionnaire (37 items) was sent to 850 patients by SMS between July and August 2025. Statistical analyses were descriptive, with comparisons using chi² or Fisher’s exact test (p < 0.05).
Results : of the 128 respondents, nearly 75% resumed PA after treatment, but with lower intensity and regularity compared to before the disease. Practices shifted towards more accessible activities such as walking, cycling, yoga, or fitness. Mastectomy, breast reconstruction, axillary lymph node dissection, and chemotherapy were more frequently associated with fatigue and postoperative pain. These symptoms, together with weight gain, represented the main barriers to resuming PA. Almost 90% of patients expressed interest in a structured support program.
Conclusion : resumption of PA after breast cancer is frequent but often limited in intensity. Early, structured, and integrated support within the care pathway appears essential to promote sustainable and regular practice, with expected benefits on quality of life and recurrence prevention. The implementation of simple, locally accessible interventions may represent a first step before the development of comprehensive multidisciplinary programs.