Introduction : les soins palliatifs, en constante évolution, visent à améliorer la qualité de vie des patients, notamment en phase terminale. Cette phase est marquée par une prévalence élevée d’infections urinaires et respiratoires. L’usage des antibiotiques, bien que courant en phase terminale (40-90 % des cas), soulève des enjeux éthiques, cliniques, écologiques et financiers. L'absence de recommandations spécifiques complique la prise de décision thérapeutique. Cette étude analyse les facteurs influençant la prescription d’antibiotiques dans ces infections en phase terminale afin d’optimiser la prise en charge des patients.
Matériel et méthode : l’étude qualitative repose sur des focus groups avec des médecins hospitaliers et libéraux du Maine-et-Loire impliqués dans la prise en charge des patients en soins palliatifs. L’échantillonnage a été réalisé par variation raisonnée, et le recrutement effectué par courriel auprès des médecins hospitaliers du CHU d’Angers et des médecins libéraux via l’URML. Les entretiens ont été enregistrés, retranscrits et anonymisés. L’analyse thématique, basée sur la théorisation ancrée, a permis de coder, catégoriser et interpréter les données.
Résultats : trois focus groups ont été réalisés avec 11 médecins (8 femmes, 3 hommes, âge médian : 47 ans). L'amélioration du confort des patients était la principale motivation de prescription. Toutefois, plusieurs facteurs influencent les décisions : l’environnement de travail, les ressources disponibles, la charge et conditions de travail, ainsi que l’entourage du patient et les équipes paramédicales. Les décisions de traitement dépendent aussi de l’état clinique du patient, du pronostic et de ses projets de vie. Le dialogue avec ce dernier reste insuffisant, rendant difficile la clarification des choix, notamment en ce qui concerne les antibiotiques et les directives anticipées.
Conclusion : l’étude révèle la complexité des décisions de prescription d’antibiotiques en phase terminale de soins palliatifs, influencées, en partie par des facteurs externes au patient. Les contraintes logistiques, la subjectivité du pronostic, les facteurs psychologiques médicaux, l’expérience médicale et les ressources disponibles sont des éléments déterminants dans ces décisions.
Introduction : palliative care, which is constantly evolving, aims to improve the quality of life for patients, particularly in the terminal phase. This phase is characterized by a high prevalence of urinary and respiratory infections. The use of antibiotics, although common in the terminal phase (40-90% of cases), raises ethical, clinical, ecological, and financial issues. The lack of specific recommendations complicates therapeutic decision-making. This study analyzes the factors influencing antibiotic prescription for these infections in the terminal phase to optimize patient care.
Material and Methods : this qualitative study is based on focus groups with hospital and private physicians from Maine-et-Loire involved in the care of palliative patients. The sampling was carried out using purposive sampling, and recruitment was done via email to hospital physicians from the CHU d’Angers and private physicians through the URML. Interviews were recorded, transcribed, and anonymized. The thematic analysis, based on grounded theory, allowed for the coding, categorization, and interpretation of the data.
Results : three focus groups were conducted with 11 physicians (8 women, 3 men, median age: 47 years). Improving patient comfort was the main motivation for prescribing antibiotics. However, several factors influence decisions: the work environment, available resources, workload, and working conditions, as well as the patient's family and paramedical teams. Treatment decisions also depend on the patient’s clinical state, prognosis, and life plans. Communication with the patient remains insufficient, making it difficult to clarify choices, particularly regarding antibiotics and advance directives.
Conclusion : the study highlights the complexity of antibiotic prescription decisions in the terminal phase of palliative care, influenced in part by external factors unrelated to the patient. Logistical constraints, the subjectivity of prognosis, medical psychological factors, medical experience, and available resources are key elements in these decisions.