Objectif : l’incidence du mélanome croit depuis plusieurs années, il se situe au 9ème rang des cancers tous sexes confondus. Le taux de survie à 5 ans étant d’environ 15% pour les stades métastatiques, le dépistage précoce représente un moyen d’agir essentiel. Notre étude avait pour objectif principal d’évaluer l’importance accordée par les internes de médecine générale au dépistage du mélanome. Elle avait pour objectifs secondaires d’analyser les freins à la réalisation de l’examen, de la prévention et les moyens de formation complémentaires en dermatologie selon le profil des internes répondants.
Méthode : étude quantitative descriptive et transversale auprès de l’ensemble des internes de médecine générale de la faculté d’Angers inscrits pendant le semestre d’été 2018 réalisée par questionnaires auto-administrés envoyés par mail avec deux relances. Le questionnaire a été réalisé sur Google Forms à partir de la bibliographie et comprenait 20 questions explorant le degré d’implication des internes de MG dans le dépistage du mélanome, les messages de prévention délivrés, les freins à la réalisation du dépistage, les propositions de formation complémentaire en dermatologie et les caractéristiques de la population étudiée.
Résultats et Discussion : 189 internes ont été inclus avec une moyenne d’âge de 26 ans, 70% de femmes, 72 % d’internes ayant réalisé leur stage chez le praticien niveau 1, 16% en SASPAS et 9% en SAFE, 26% avaient déjà réalisé un stage en dermatologie au cours de leur cursus. 92% se disaient concernés par le dépistage du mélanome et 96.82% envisageaient de l’intégrer dans leur pratique future. La prévention liée à l’exposition solaire était prodiguée par seulement un tiers d’entre eux. 86.24% des internes avaient déjà recherché des lésions cutanées chez leur patient mais seulement 66.67% recherchaient fréquemment des facteurs de risque. 82% des internes estimaient que leur formation en dermatologie était insuffisante et étaient demandeur d’un apprentissage de l’examen clinique cutané. Ils suggéraient une amélioration de leur formation grâce à la mise en place de FMC, de téléconsultations et de stages ambulatoires en dermatologie. Les internes ayant réalisé un stage chez le praticien niveau 1 et/ou ayant réalisé un stage en dermatologie au cours de leur cursus portaient plus d’intérêt au dépistage du mélanome.
Conclusion : les internes de médecine générale portent beaucoup d’intérêt au dépistage du mélanome mais présentent des difficultés à l’examen clinique cutané pouvant les freiner dans leur pratique, notamment du fait d’un manque de formation qu’ils souhaiteraient combler.
Goal : the impact of melanoma has been increasing for several years, ranking 9th among all genders’ cancers. 5 years survival rate is about 15% for metastatic stages, early detection is an essential way to act. The main objective of our study was to evaluate the importance given by general medical interns to melanoma screening. Its secondary objectives were to analyze obstacles to the exam, prevention and the means of complementary training in dermatology responding to the respondent interns’ profile.
Method : a descriptive and transversal quantitative study conducted on all general medical interns of Angers’ university enrolled during the 2018 summer semester conducted by self-administered questionnaires sent by email with two follow-ups. The questionnaire was conducted on Google Form from the bibliography and included 20 questions exploring the involvement degree of general medical interns for melanoma screening, prevention messages issued, screening’s obstacles, complementary training proposals in dermatology and the characteristics of the studied population.
Results and discussion : 189 general medical interns have been included with an average age of 26 years old, 70% of women, 72% of the interns did their traineeship with a practitioner level 1, 16% in SASPAS and 9% in SAFE, 26% already performed a dermatology traineeship during their university course. 92% were feeling involved concerning melanoma screening in their daily practice, and 96.82% were considering including melanoma screening in their future practice. Prevention related to sun exposure was provided by only one-third of them. 86.24% of interns had previously searched for skin lesions on their patient, but only 66.67% were frequently looking for risk factors. 82% of the interns felt that their training in dermatology was inadequate and required a skin clinical examination learning. They suggested an improvement of their training thanks to the establishment of FMC, teleconsultations and ambulatory internship in dermatology. It shows that the medical general interns who did their traineeship with a practitioner level 1 and/or performed a traineeship in dermatology during their university course were more interested in melanoma screening.
Conclusion : general medical interns are having a great interest in melanoma screening, however, there are experiencing difficulties concerning skin clinical examination which can slow them down in their practice, particularly due to the lack of information they wish to fill in.