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Impact des délais de prise en charge sur la survie des patients de la filière Opacité Pulmonaire Suspecte au Centre Hospitalier du Mans

Résumé en français

Le cancer bronchique reste en 2025 la première cause de décès par cancer en France. Afin de favoriser une prise en charge plus rapide des formes potentiellement opérables, la filière OPUS (Opacité Pulmonaire Suspecte) a été mise en place au Centre Hospitalier du Mans en 2019. Cette étude rétrospective analyse les données des 257 patients inclus entre août 2019 et octobre 2024. Un cancer broncho-pulmonaire a été découvert chez 75 % des patients inclus dans la filière, majoritairement des carcinomes non à petites cellules, de stade localisé pour 37% d’entre eux. La population était majoritairement masculine, avec un âge moyen de 67 ans. La majorité des patients présentait un antécédent de tabagisme (86 %). Le délai global médian entre l’imagerie suspecte et le début du traitement (D13) était de 63 jours, en accord avec les standards internationaux. Néanmoins, la phase préhospitalière reste la plus conséquente, avec un délai médian de 57 jours entre l’apparition des premiers symptômes et la réalisation de l’imagerie.
De façon paradoxale, un délai de prise en charge plus court (moins de 60 jours) était associé à une survie à 3 ans plus faible (48,7 %) que lorsqu’il dépassait 60 jours (65,9 %). Ce résultat, déjà décrit dans la littérature, pourrait s’expliquer par le phénomène du "sicker quicker", où les patients les plus graves sont pris en charge plus rapidement. Cette étude met en lumière plusieurs axes de réflexion : l'amélioration de l’accès aux examens complémentaires comme la ponction sous scanner, une mobilisation accrue des médecins généralistes dans la détection précoce, ou encore un élargissement éventuel de la filière OPUS à la phase thérapeutique. Ces éléments pourraient être explorés en parallèle du futur programme de dépistage organisé du cancer du poumon en France.

Résumé en anglais

Lung cancer remains the leading cause of cancer-related death in France in 2025. To promote faster management of potentially operable cases, the SPO pathway (Suspected Pulmonary Opacity) was implemented at Le Mans Hospital in 2019. This retrospective study analyzes data from 257 patients included between August 2019 and October 2024. Lung cancer was identified in 75% of the patients included in the pathway, the majority being non-small cell carcinomas, with 37% diagnosed at a localized stage. The population was predominantly male, with a mean age of 67. Most patients (86%) had a history of smoking. The median overall time from suspicious imaging to treatment initiation (D13) was 63 days, consistent with international standards. However, the pre-hospital phase remains the main part, with a median delay of 57 days between the onset of symptoms and the performance of imaging. Paradoxically, a shorter time to treatment (less than 60 days) was associated with a lower 3-year survival rate (48.7%) compared to delays longer than 60 days (65.9%). This result, already reported in the literature, may be explained by the “sicker quicker” phenomenon, in which more severely ill patients are treated more rapidly. This study highlights several areas for consideration: improving access to complementary diagnostic procedures such as CT-guided biopsy, increasing general practitioners’ involvement in early detection, and possibly expanding the OPUS pathway to include therapeutic management. These aspects could be further explored in connection with the upcoming national lung cancer screening program in France.

Année
2024
Année de soutenance
2025
Nombre de pages
58
Type de dépôt
Thèse d'exercice : Médecine
Langue de publication
Français
Éditeur
Université Angers
Lieu d'édition
Angers
Citation Key
dune20007
URL
http://dune.univ-angers.fr/fichiers/22011362/2024MCEM20007/fichier/20007F.pdf
Libellé de l'étape
THESE MEDECINE GENERALE
Bac+
9
Libellé de l'UFR
Faculté de santé
Libellé du diplôme
Docteur en médecine
Fichier