Malgré la fréquente utilisation des pesticides, il est encore difficile de prédire les risques d’une exposition chronique à faibles doses et en mélange de ces produits pourtant réglementés. En effet, du fait de leur caractéristique lipophile entrainant leur rémanence dans les sols et les eaux ainsi que dans le tissu adipeux, il est difficile de mesurer l’exposition réelle aux pesticides. L’objectif de cette mini-revue est donc de tenter de déterminer s’il existe un lien entre cette exposition chronique aux pesticides et le développement de maladies comme l’obésité. Ainsi, au travers de différentes études, il a été démontré que l’usage intensif de pesticides était corrélé à une augmentation des cas d’obésité dans les régions concernées. Les effets des pesticides ont notamment été soulevés sur les récepteurs nucléaires PXR, CAR, PPAR ou encore ER de par leurs actions de perturbateurs endocriniens. Les pesticides sont également impliqués dans une augmentation de la résistance à l’insuline ainsi qu’une modification de l’homéostasie lipidique. Il est également important de prendre en compte les possibles effets des mélanges et effets transgénérationnels de l’exposition chronique aux pesticides. Il a notamment été démontré que les enfants dont les mères ont été exposés aux pesticides pendant la grossesse, avaient plus de risques de développer certaines maladies comme l’obésité, laissant ainsi suspecter d’une fenêtre de vulnérabilité. Ce domaine de recherche est donc encore vaste et les biais encore nombreux (difficile mesure des doses d’exposition, effets cocktails, variations inter-individuelles, multiples voies d’exposition, etc.).
Despite the frequent use of pesticides, it is still difficult to predict the risks of chronic exposure to low doses and mixtures of these regulated products. In fact, because of their lipophilic nature, which means that they persist in soil and water as well as in fatty tissue, it is difficult to measure actual exposure to pesticides. The aim of this mini review is therefore to attempt to determine whether there is a link between chronic exposure to pesticides and the development of illnesses such as obesity in the regions concerned. Various studies have shown that the intensive use of pesticides is correlated with and increase in obesity. The effects of pesticides on the nuclear receptors PXR, CAR, PPAR and ER have also been highlighted as endocrine disruptors. Pesticides have also been implicated in increased insulin resistance and altered lipid homeostasis. It is also important to take into account the possible effects of mixtures and the transgenerational effects of chronic exposure to pesticides. In particular, it has been shown that children whose mothers were exposed to pesticides during pregnancy were more likely to develop certain illnesses, such as obesity, suggesting a window of vulnerability. This area of research is still vast, and there are still many biases (difficult to measure exposure doses, cocktails effects, inter-individual variations, multiple exposure routes, etc.).