Introduction : les médecins généralistes sont des soignants de premier recours, directement confrontés aux violences faites aux femmes, particulièrement au sein du couple. Il existe des recommandations pour le dépistage de ces violences et la prise en charge des patientes victimes. Face aux chiffres grandissants des signalements, la question de la prévention primaire se pose.
Objectif : explorer les programmes de prévention primaire des violences faites aux femmes au sein d’un couple auprès des jeunes dans le Maine et Loire.
Méthode : enquête qualitative divisée en deux temps, de juin à décembre 2024 dans le Maine et Loire. Une première enquête en immersion, puis une étude qualitative par entretiens semi-dirigés. Analyse inductive générale avec une double lecture par la directrice de thèse.
Résultats : les séances d’éducation sexuelle et affective sont un outil clé de la prévention primaire aux violences faites aux femmes au sein d’un couple. Elles sont animées en partie par des structures et associations départementales. Ces séances ont lieu dans des lieux éducatifs, en ville ou en milieu rural, touchant un large panel de jeunes d’âges allant de la primaire à l’université. Chaque intervention est unique et il existe une diversité des sujets abordés. Deux thématiques sont constamment approfondies et représentent le cœur de la prévention primaire aux violences faites aux femmes au sein d’un couple : le consentement et l’anatomie, notamment de la femme. Les animatrices se déclaraient optimistes grâce à l’impact de ces séances pour la nouvelle génération. Mais ces séances ne sont pas toujours faciles à animer. Les animatrices se retrouvent seules à aborder et à débattre sur des sujets qui peuvent avoir un impact, sur les élèves comme sur elles, tel que celui des violences conjugales.
Discussion et perspectives : le sentiment d’insécurité lié au fait d’être une femme est le résultat d’un continuum des violences. Celui-ci est nourrit par les inégalités de genre dans lesquelles les jeunes grandissent. La mixité des groupes lors des séances permet de responsabiliser les garçons à ces violences. Les structures et associations pourraient bénéficier de la participation des médecins généralistes lors de leurs interventions.
Introduction: General Practitioners are primary care providers who are confronted directly by violence against women, particularly domestic violence. Recommendations already exist for detecting this and for caring for victims. Given the growing number of incidents reported, primary prevention now needs to be considered.
Objective : to explore primary prevention programs in the Département de la Maine et Loire for young people on the subject of domestic violence against women.
Method : a qualitative survey in two steps from June to December 2024 in the Maine et Loire; initial groundwork (‘immersion study’) followed by a qualitative study with semi-directed interviews. A wide-ranging bottom-up analysis, read twice by the thesis supervisor.
Results : sexual and emotional education is a key tool in the primary prevention of domestic violence against women. Sessions on the subject are run in part by structures and associations within the Département. They take place in educational institutions, urban and rural, reaching a wide range of young people from primary school to university. Each session is unique, with a wide range of topics covered. However, two themes are always explored in depth, and constitute the core of primary prevention of domestic violence against women: the notion of consent and anatomy, particularly female anatomy. These sessions give those who run them hope for the next generation. But they are not always easy. Those leading them find themselves alone in discussing and debating difficult subjects, such as domestic violence, that can have an impact on both the students and themselves.
Discussion and outlook : the feeling of insecurity linked to being female is the result of a continuum of different forms of violence. This is fed by the gender inequalities in the midst of which young people grow up. Mixed-gender sessions help to make boys more aware of their responsibilities in this area. Educational institutions and associations could benefit from the participation of General Practitioners in their work